Organisation

Reprendre sa vie après un tour du monde : 6 mois après notre retour

Vous l’avez sans doute remarqué mais nous ne sommes pas encore au bout de nos récits dans nos carnets de voyage sur le blog. Le retard accumulé dans la rédaction des articles peinant à être rattrapé durant le voyage, vous imaginez bien que ça l’est d’autant plus quand on revient dans notre quotidien ! Mais on ne baisse pas les bras, on tient à terminer ce blog qui fait partie de notre projet depuis le début 🙂 

 

Cet article est un peu en marge des autres puisque l’on ne va pas vous parler de nos chouettes aventures de baroudeurs, mais plutôt de notre réalité depuis maintenant 6 mois : la ré-adaptation à la vie “normale” (est-ce qu’on ouvre ici le débat sur la “normalité” ?).

Nous sommes rentrés le 15 décembre 2019, et il s’en est passé des choses depuis ce jour là. Il est temps pour nous de dresser un premier bilan de l’étape fatidique du “retour” à laquelle n’échappe aucun backpacker en tour du monde (ou presque !).

Jour J: celui qu’on redoutait le plus

Le grand huit intérieur

Il aurait été difficile d’écrire cette partie à chaud le jour de notre retour tant notre esprit était en constante variation : un vrai grand huit, digne d’un schizophrène ! 

“Je pleure / je suis heureux. Je suis nostalgique / je suis excitée de retrouver mes proches. Je suis énervée/je suis soulagée. Non, je veux revenir en arrière,  je veux revenir au jour de notre départ et ne pas vivre ce jour là”…

Croyez nous ou pas, c’est une journée qui en plus d’être harassante (bah oui on fait toujours nos backpackers radins qui prennent un trajet avec 5 escales pour payer moins cher) est intense en émotions. Si on appréhende le jour du départ, on est surpris de constater qu’on appréhende le retour de la même façon ! 

Déjà, la date de notre retour est restée inconnue pendant très longtemps car nous n’avions pas pris nos vols retours. Il faut dire que le simple fait d’acheter ces billets retours est tout un symbole : on sait précisément quand s’arrêtera l’aventure, et on le concrétise. Pour ma part, j’avais un impératif de retour au travail le 6 janvier (en sachant que j’avais déjà reporté de deux mois mon retour dans mon entreprise). Pour les voyageurs qui ont tout quitté et n’ont pas de contraintes de retour, il doit être d’autant plus compliqué de définir le point final de son aventure…

Nous sommes à Rio, la nuit est plus qu’agitée. On cogite, on se remémore un tas de souvenirs, on va voir “notre dernier coucher de soleil”, boire notre dernier cocktail du voyage, et surtout on repack une dernière fois son sac à dos avec nos vieilles fripes trouées (des reliques maintenant !), notre maison quoi. Ce geste quotidien qui faisait partie d’une routine bien rodée que l’on avait presque oublié, revêt également une forte symbolique. C’est le symbole du sans attaches, du minimaliste, du caméléon : je vais ou je veux, quand je veux, et je n’ai besoin de rien de plus pour vivre ! 

Le bon moment pour rentrer

Comment savoir si c’était le bon moment ?

Et bien on avait ni une envie pressante et tenace de rentrer, ni une envie radicale de continuer à voyager : c’était en fait le bon timing pour rentrer. La fatigue de ces derniers mois de voyage était plus que présente, on commençait à s’essouffler du nomadisme, du manque de repères, et on avait moins d’énergie pour profiter à fond. Il était temps pour nous de rentrer chez nous. 

De mon côté, une boule au ventre m’a tenu tout le long du trajet retour soit environ 30h. Les différents vols ont été difficiles, turbulents, fatigants et nous avons ressenti une forte lassitude. On avait hâte d’en finir avec ce trajet interminable, qui ne faisait que prolonger l’attente et le supplice de vivre ce moment redouté du “retour”. A ce stade, on ne réalise pas vraiment que quelque chose d’hors du commun prend fin.

 

Douce France

Heureusement on trouve de quoi retrouver le sourire à Lisbonne !

En apercevant enfin le sol de la France depuis l’avion, une émotion, un sourire, oui, même de la joie ! Nous ressentons à nouveau cette appartenance, cette identité, ces repères que l’on a laissé de côté pendant si longtemps : on arrive CHEZ NOUS. Après 14 mois en tant qu’étrangers, on se dit “ça y est, cette fois on est bien chez nous.

Je me souviens avoir eu en tête cette image d’enlacer la France et la serrer fort contre moi, comme une vieille amie que l’on retrouve avec plaisir.

Oui, mais ce n’est pas si évident que cela à la sortie de l’avion. Les gens parlent français et ça vous interpelle comme si vous étiez encore dans un pays étranger et que vous croisez un touriste français, mais non, ici tout le monde parle français !  

On se surprend à dévisager les gens, avec curiosité, comme si on re-découvrait la population de notre pays, et qu’on ne savait pas vraiment si on en fait partie ou non.

 

Pour Thomas, ce fut le moment le plus compliqué. Orly, les taxis, le bus, il faisait froid et nuit, les gens paraissaient renfrognés. Bref, un endroit qui nous a paru bien in-hospitalier malgré tant de modernité. Une image lui est revenu en tête à ce moment là, celle d’un petit vietnamien portant sur son dos plusieurs kilos de bois pour aider ses parents. Dur. La gorge nouée, nous n’échangeons pas beaucoup dans le bus. On se sent déconnectés, vidés, extraterrestres, peut être même toujours étrangers … On ne le sait pas encore, mais nos esprits eux sont loin d’avoir atterri.  


Et puis, le moment ou Papa vient nous chercher à Roissy dissout ces sombres pensées : un repère familier, un soulagement. Enfin le retour à la maison familiale, retrouver son sweat bien chaud qui sent bon, son pyjama, son lit, sa douche, et un bon repas préparé par Maman. Malgré la fatigue on savoure le moment, retrouver ce bout de France qui nous a tant manqué : un bon repas ensemble !

Les retrouvailles en famille : le petit nuage

Nous sommes rentrés à une période stratégique : Noël 🎄 (malins oui oui)

Nous reprenons tous les deux le 6 janvier, ça nous laisse 3 semaines pour atterrir et assimiler le retour. 3 semaines pour faire le tour de nos familles, profiter des fêtes, des repas qui ne terminent jamais, et 3 semaines pour tenter de résumer 10 fois notre voyage à nos proches.

Retrouver les proches au retour c’est comme être sur un petit nuage : tout le monde est heureux de nous revoir, et a envie d’écouter nos anecdotes ! On est encore un peu les backpackers, et on a un tas de trucs à leur dire, on a encore nos étoiles dans la tête, quelque part le voyage est encore présent.

On dit qu’on vit le voyage trois fois : “quand on le prépare, quand on le vit, et quand on le raconte”. Nous découvrons la troisième et ultime phase du voyage.

Alors, c’était comment ?

On ne s’était pas préparés à répondre à ces questions toutes simples, qui nous demandait un recul incroyable et rapide sur notre voyage.

“C’était une superbe expérience!”

On doit s’efforcer de digérer 14 mois de voyage, et le retranscrire en quelques minutes (les gens n’ayant pas la soirée devant eux pour écouter en long en large et en travers toutes vos histoires de tuk tuk et de randonnées, et on les comprend !)

Comment résumer ? Comment transmettre ce que l’on a ressenti ? Impossible, alors on se contente parfois de généraliser, de dire simplement que c’était chouette quoi ! 

A ce moment là, on remarque et on savoure toutes ces petites choses qu’on avait oublié : la douche propre et chaude accessible sans se poser de question, les routes propres, ordonnées, la politesse, dire “bonjour” en français,  les supermarchés remplis de produits qu’on adore. On re-découvre le confort avec un plaisir non dissimulé ! On dévore toutes les gourmandises que l’on trouve sous la main à Noël, si bien que nous aurons notre première tourista le 26 décembre, en France après notre voyage. Original non ?
Si on pensait être malades au moins 10 fois pendant le voyage, on était loin de se douter qu’on ne supporterait pas l’excès de nourriture française (et riche…) au retour ! Problème de “digestion” voyez vous…  C’est qu’on a un paquet de trucs à digérer, et pas que dans le ventre ! 

Le retour chez soi : la gifle

Retrouver son "chez soi"

3 semaines après notre retour, nous repartons sur Bordeaux cette fois pour retrouver notre chez nous. Mélange de stress et d’excitation, on se rappelle comme si c’était hier de cette émotion intense devant cette porte il y a 14 mois lorsque nous la fermions pour la dernière fois.

Quoi ? attends, mais on est déjà devant, prêts à l’ouvrir ?! J’ai l’impression que c’était hier !

Et la, on prend en pleine face la rapidité avec laquelle le temps est passé : un éclair ! 

Nous n’ignorions pas que cette expérience aurait une fin, mais si vite ? Au final, ce fut long et rapide à la fois ! 

 

Et puis on re-découvre son cocon, son canapé (oui on l’ADORE), son lit, ses petites affaires… euh, ses tonnes d’affaires, ses centaines d’habits, ses dizaines de paires de chaussures, ses ustensiles de cuisine à n’en plus finir. Wow ! Stop, ça dégénère là !

Deuxième malaise après notre retour à Orly : déballer ses cartons.

En le faisant j’étais de plus en plus blasée.

“Thomas, dis moi pourquoi j’ai autant de vêtements ? pourquoi on a autant de bibelots de déco ? Mais attend, j’ai au moins 50 vernis ?! Mais A quoi ça sert tout ça ? La bas, ils n’ont pas le dixième de ce que l’on a”

Un peu comme si on se retrouvait assommés de futilités, inutiles, et superficielles.

Et oui, bienvenue chez nous, là ou consommer plus vous rendrait prétendument plus heureux

Quoi, vous ne vous en étiez pas rendus compte ? Ces maisons remplies de bric à brac à n’en plus finir nous apportent-elle le bonheur ? Dure réalité qui nous saute aux yeux  : on a vécu pendant 14 mois avec un sac à dos de 50L, 3 t-shirt, 6 culottes, 2 shampoings solides et là on dois revivre avec un dressing plein à craquer et des trentaines de produits de beauté ? 

S’il faut un temps d’adaptation pour apprendre à vivre avec moins, croyez nous il faut aussi un temps d’adaptation pour ré-apprendre à vivre avec TROP. On réalise que nous aussi on fait partie de ce système, que nous aussi on a accumulé, que nous aussi on a sur-consommé, et ce sans s’en rendre compte, manipulés que nous étions… Et après tout ce qu’on a vu, tous ces gens qui vivent avec rien, et bien oui ça nous met mal à l’aise. Alors ne vous en faites pas, ce genre de sentiment s’estompe au bout d’un moment… mais est-ce un bonne ou une mauvaise chose ?

Le plus beau trophée : des chaussures décomposées mais qui ont fait le tour du monde ! Merci Papa

Retrouver ses amis

Les amis, c’est la famille qu’on choisit, alors les retrouvailles sont également intenses en émotions : de la joie, de l’excitation, une fois de plus on nous pose plein de questions et on se sent encore en voyage. 

On découvre aussi qu’en un an, nos amis ont mené à bien des tas de projets ! Certains ont eu le temps de devenir parents, d’acheter une nouvelle maison, de changer de partenaire, de déménager, de changer de boulot etc. Wahou, mais il s’en passent des choses en 14 mois ! 

On a un peu de mal à le dire, mais à ce moment on se sent déconnectés des vies de nos amis, même si on les aime énormément. Dans notre tête, on est encore dans notre bulle du voyage, on se ré-acclimate et les questions fatidiques du style “alors, quels sont vos projets maintenant?” nous donnent la nausée. On est simplement pas prêts, pas prêts à embrayer comme si de rien était, notre projet est clair : atterrir, revenir, se ré-approprier la vie que l’on a laissé derrière nous. Et croyez nous, même si ça n’en a pas l’air, c’est un projet ambitieux …

Le Welsh : Hors sujet, juste c'est trop bon <3

retrouver son emploi

Nous on a pas vraiment eu le temps de dire ouf, on a été comme projeté à nouveau dans notre milieu professionnel. Au final, ça nous remet dans le bain assez vite et on évite de tergiverser. Après, tout dépend de votre situation avant de partir. Si vous aimiez votre travail comme Thomas, vous allez vous sentir pousser des ailes. Si vous n’étiez pas passionnés par votre situation professionnelle, c’est une autre histoire…

Préparez vous à un sentiment de déconnexion maximale en entreprise, quand vous entendrez (une minorité heureusement) de collègues vous demander

“Oh une revenante ! tu as bien profité de tes vacances pendant 1 an ?”

“Oh salut la feineante”

“ahah  bah oui regarde j’ai un baobab dans la main tu le vois pas ?”

Que dire ? que répondre ? Certains ont leurs propres croyances sur VOTRE projet, et argumenter ne sert à rien. Il faut savoir accepter que tout le monde ne réalise pas que le voyage ce n’est pas “partir au club med en tout inclus pour les vacances”. Bon, ce n’est pas le bagne non plus on est d’accord, mais on accorde de l’importance à la différence entre Voyage et Vacance

Voyages

600 roupies ça fait… 4euros, ça fait pas un peu cher pour un riz frit ? vient on va voir à côté s’ils ne vendent pas des noodles soup, comme ça on pourra se payer un tuk tuk pour rentrer

oh regarde ce joli sac de plage… Ah oui tu le trouves plus gros que mon sac à dos toi ? bon je le prends pas du coup” 

bon cette nuit on se lève à 0h pour aller grimper le volcan, après on redescend et on enchaine avec 7h de train pour arriver à notre prochaine destination OK ?” “Oui Commandant !

Vacances

open bar “youhou vas-y fait péter la CB, tournée de cocktails à 15 euros pour tout le monde ! “Oh regarde une salière en forme de coquillage, heureusement que j’ai pris un supplément de 25kg de bagage pour ramener des tas de trucs cool, bon aller on va faire un tour dans la piscine de notre hôtel

On caricature volontairement hein, on a eu droit à nos tournées de bières quand même n’allez pas croire qu’on était malheureux, bien au contraire  🙂 

Quand on part pour un tel projet, on a conscience des risques qu’implique le retour : une grande majorité des voyageurs cherchent un projet de reconversion, et on le comprend aisément. On a envie de trouver un métier en phase avec nos valeurs, avec le “vrai”, le concret, on a envie de contribuer à rendre ce monde meilleur ! 

A force de voir des gens se débrouiller par eux même, faire des choses incroyables de leur dix doigts, travailler pour vivre, on a envie de donner un sens à tout ça. Le hic, c’est que le sens est dilué dans nos professions salariées ici, et ressentir une perte de sens de son activité au retour n’est pas une situation des plus faciles à vivre. 

Le retour au travail fut personnellement l’étape la plus compliquée, j’ai eu l’impression de revenir sur une autre planète, avec l’envie de dire à toutes ces personnes “mais, ce n’est pas la vraie vie ici, vous faites erreur ! ”. Difficilement entendable bien-sûr. Passé l’intérêt que l’on vous manifeste lors des premiers jours après le retour, le train train reprend vite ses droits sur vos journées, et vous redevenez un salarié lambda, et vous vous adaptez au moule de l’entreprise et son microcosme (ou plutôt, vous vous ré-adaptez). L’entreprise, là ou les gens pensent avoir une importance différente dans le monde en fonction de leur grade…  (wtf?)

Quand le ciel te fait une haie d'honneur pour ton retour au boulot <3

Entre 1 mois et 6 mois après le retour.

L'impatience

Olala, mais quel article à rallonge pour raconter la banalité d’un retour en France !

Si le voyage nous a souvent été vendu comme une “épreuve”, le retour est la véritable épreuve du voyage selon nous. Voyez vous, cela peut sembler facile de l’extérieur de reprendre ses habitudes, retrouver ses amis comme avant, retourner faire les courses etc. Mais quand tout a changé en vous, et que rien n’a changé dans votre environnement par rapport à votre vie d’avant, il y a de quoi être perturbé ! 

Alors, on divague. On part à droite à gauche. On se tâte même à repartir travailler 3 ans en Guyane. En fait, on a surtout envie d’acter du changement autour de nous a tout prix pour être en phase avec notre changement intérieur. L’inertie est difficile à accepter, mais minute papillon, avec le recul, on peut dire que prendre des décisions à la hâte dans un contexte comme celui là n’est peut être pas la meilleure chose à faire. En un mot, PRENEZ LE TEMPS de revenir. Laissez vous du temps, soyez indulgents, acceptez la déprime, le malaise, la déconnexion, la désorientation : ce sont des sentiments normaux, qui vont peu à peu s’estomper, avec le temps. 

On peut dire qu’au début on était loin de revenir à des projets de stabilité comme un achat de maison ou ce genre de “jalon de la vie normale que tout le monde suit à la lettre” car  on avait pas encore quitté notre projet voyage, et on était toujours libres dans nos têtes… On subit alors une forme d’impatience intérieure “bon c’est bon là, je suis revenue y’a 4 mois il est temps de se trouver un projet non? vite un projet, une idée, une branche, quelque chose à quoi se raccrocher !”.

Et bien, même si cela a été difficile, on a décidé de ne pas se précipiter, et d’y aller pas à pas, de se laisser le temps de se stabiliser intérieurement, et c’est sans doute le mieux à faire. 

 

La vraie vie, avec ses contraintes

Et puis, il y a aussi le retour des contraintes que l’on avait oubliées : la paperasse, les bouchons, le ménage, les RDV médicaux, le contrôle technique, les charges, les impôts (ça vous donne pas envie de vomir vous ?) en gros : la charge mentale

Encore aujourd’hui, on constate à quel point notre sommeil est différent : en voyage, on s’endormait rapidement, sereinement,, on avait pas vraiment de charge mentale à part trouver un logement pour le lendemain. Et là, on retrouve l’horrible sensation d’être happé par sa vie, d’être contrôlé par un cerveau qui va à 100 à l’heure et qui a du mal à lâcher prise, qui cogite le soir à n’en pas trouver le sommeil. Métaphoriquement, c’est comme si on nous remettait “en cage”. Oui, la liberté, c’est parfois une illusion ici, et tant qu’on ne l’a pas expérimenté ailleurs, on ne s’en rend pas compte. 

Le confinement

Et puis il y a eu le COVIDOn a pas trop osé râler, mais 3 semaines entre le retour et la reprise du boulot ça faisait très léger comme sas de décompression… Alors pour tout vous dire, quand le confinement a été déclaré, ça nous a permit de nous remettre les pendules à l’heure. On a apprécié faire des activités pour nous, ré-investir notre logement, trier nos affaires inutiles, cuisiner, apprendre de nouvelles choses, retrouver un esprit un peu plus libre. Autant dire qu’on est passé du tout au tout : de la baroude au confinement, il y a un gap !

Ce confinement nous a aidé a digérer notre voyage : le blog a avancé, les albums photos ont vu le jour, et quel bonheur de les regarder avec nos proches ! 

Ce fut aussi l’occasion de réfléchir à son avenir : mais qu’est ce que j’ai envie de faire de ma vie ? Comment est-ce possible d’attendre le week end pour “vivre” véritablement ? Est-ce entendable de dire “je travaille pour profiter A COTE” ? Mais à côté de quoi en fait, de notre vie ? (vive les préoccupations existentielles et philosophiques au retour …)

Profiter pleinement de chaque journée pendant 14 mois (oui même les journées de pluie ou on “geekait” sur des séries !) fut une réelle chance que tout le monde n’expérimente pas dans sa vie alors c’est forcément bizarre de réaliser qu’au final on ne profite pas de chaque jour dans nos vies quotidiennes.  

Caprice ou utopie pour certains, prise de conscience pour d’autres … Au fond qui est normal, ceux qui suivent les chemins tous tracés sous prétexte que c’est “comme ça la vie”, ou ceux qui prennent du recul et remettent nos modes de vie en question? Vous avez 4h.

Quand tu es nostalgique en faisant un Pad Thai

6 mois après : ou en sommes nous ?

Voilà, ça fait 6 mois dans quelques jours qu’on a réinvesti notre chère France. Les différentes étapes que l’on a traversé sont purement subjectives, il y a autant de façons de vivre son retour que de voyageurs différents !

Ce sont quelques impressions, que l’on trouvait intéressantes de partager. 

Au bout de 6 mois, on commence tout doucement à se ré-habituer à nos vies (oui, seulement…). Le processus est long, on l’avait surement sous-estimé. Pour le moment, nous n’avons aucun projet voyage à venir : pas de congés, contexte COVID-19, du coup c’est un peu radical, on passe du tout au rien. On a très souvent des envies d’escapades en liberté, alors on a aménagé notre break en lit pour nous rappeler quelques souvenirs de Nouvelle-Zélande. Chaque week end ou nous bougeons est un vrai bol d’air frais. 

Si on se “dés-habitue” vite du confort et de l’opulence, on s’y  réhabitue aussi très vite. Les tentations reviennent : acheter une nouvelle paire de chaussures, de nouveaux vêtements alors que le placard est plein, envie de refaire sa déco … Sans même s’en rendre compte, on retombe dans les travers de notre société alors on essaye de résister, de se dire qu’on a pas fait tout ça pour vivre comme avant. On vous présente “société de consommation”, la sournoise qui vous manipule comme une marionnette en vous donnant l’illusion que vous êtes libres.

Difficile quand on baigne dedans, quand les réseaux sociaux nous renvoient en permanence que pour être heureux nous devrions aller claquer 20 balles pour une pizza dans le resto branché de la ville. Thomas me disait pendant le voyage, “je crois que je ne pourrais plus jamais dépenser 25euros pour un plat au resto…“, et pourtant…

Résister n’est pas facile, et malheureusement c’est plus simple de céder et de se refondre dans un moule si confortable. Plus que cela, c’est même inévitable si on veut avancer et faire face… 

Alors, parfois on ressort nos sacs à dos avec nostalgie, l’avoir sur le dos nous rassure, on ouvre le carnet de voyage pour se dire “il y a un an pile, on était en train de grimper sur le Kawah Ijen tu te rends compte ?”.  Des flash nous reviennent avant de s’endormir sans crier gare, comme pour nous dire n’oubliez jamais qui vous êtes devenus pendant ce voyage”.

Ce sera l’enjeu fort du retour pour nous, ne surtout pas redevenir ceux que nous étions avant, mais mettre à profit tout ce que nous avons acquis de cette expérience, dans notre quotidien quel qu’en soit le prix. 

Bon atterrissage à vous, ou bon décollage à ceux qui nous lisent avant de partir (et qui appréhendent déjà le retour :))

6 Comments

  • Nat

    Magnifique conclusion, je confirme que vos envies et votre manière de voir la vie ont changé.
    En tout cas j’ai toujours autant de plaisir à te lire , tu as une jolie plume ma kaouete 👏😍💕🤗😘

  • JACQUES

    Émouvant, tellement vrai, authentique ! Certainement le plus beau carnet en point final !
    Pendant ce tour du monde, alors que vos yeux s’émerveillaient, votre cœur s’ouvrait pour vous permettre de mieux voir.
    Vous êtes des Petits Princes !
    On vous aime fort !!!

  • Archangella

    Émouvant, tellement vrai, authentique ! Certainement le plus beau carnet en point final !
    Pendant ce tour du monde, alors que vos yeux s’émerveillaient, votre cœur s’ouvrait pour vous permettre de mieux voir.
    Vous êtes des Petits Princes !
    On vous aime fort !!!

    • Chakaouète

      Merci Maman Chat ! Oui un carnet assez long à écrire et émouvant pour nous aussi, il fallait bien tout ce temps pour digérer tout ça avant de pouvoir poser les mots 😊 Merci à vous de l’avoir lu et d’avoir suivi nos aventures tout au long du voyage ! C’est très bien résumé, nos coeurs se sont ouverts ❤️

  • dominique corberand

    Votre bonheur est émouvant… vous nous avez régalé, voyager avec vous était un vrai plaisir.
    à bientôt de vous revoir tous les deux.
    Gros bisous des nouveaux vésuliens, ravis aussi de leur saut de puce mais une nouvelle vie s’est ouverte pour nous aussi…
    Prenez soin de vous.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *