Découvrir la Rainbow Mountain (Vinicunca) en autonomie
Nous quittons Cusco, et sur la route nous décidons de nous arrêter pour une ultime étape : la montagne aux 7 couleurs, Rainbow Mountain in English, ou Vinincunca de son nom local. Impossible de manquer les photos de cette montagne arc-en-ciel aux couleurs vibrantes, de quoi nous faire saliver !
Les couleurs vives de cette montagne sont dues à des minéraux, et elles ont été découvertes assez récemment suite à la fonte de la neige les recouvrants. L’endroit est réputé incroyable mais aussi très (trop) touristique. Alors comme d’habitude, on va essayer de court-circuiter la foule !
Une escale hors du temps à Cusipata
Cette partie intéressera particulièrement les personnes souhaitant visiter la Rainbow Mountain sans guide.
Si vous avez réservé un tour à Cusco, vous serez totalement pris en charge et vous n’aurez qu’à suivre le flot, et en plus c’est faisable en une journée.
Si vous voulez le faire seuls, il faudra compter 2 jours et minimum 1 nuit à Cusipata pour pouvoir réaliser l’ascension sereinement.
Il y a deux chemins possibles pour aller admirer la montagne Vinicunca
- Proche du village de Pitumarca, moyennant une belle rando de 4h assez difficile compte tenu de l’altitude (5035m là haut quand même !)
- Proche du village de Cusipata : depuis quelques années cet accès est ouvert, il est plus court et plus facile (3,3 km et 332m de dénivelé).
On s’est dit que Cusipata serait la meilleure option, on réduit le temps de marche à 1h30 aller, et à cette altitude ça n’a pas de prix (on a déjà testé la rando à Huaraz on sait que le mal des montagnes peut surgir sans prévenir !).
Pour se rendre à Cusipata, sachez que vous pouvez prendre un colectivo à Cusco à partir de la Plaza Tupac Amaru qui vous y emmènera en 1h30. Pour nous, le trajet se fera bien-sur toujours en moto.
Une fois arrivés à Cusipata en fin de matinée, on s’attèle à trouver un logement pour la nuit. Le tour est vite fait, il doit y avoir trois petits Hospedajes chez l’habitant dans ce petit village, dans un confort assez rustique bien-sûr. On trouvera une chambre avec SdB privée, dans le premier Hospedaje à droite en arrivant de Cusco.
Nous en profitons pour découvrir le petit village de Cusipata et sa petite place devant le marché central ou toute la vie est concentrée. Il y a même une petite pâtisserie, super nous allons pouvoir prendre un petit goûter !
Les gens sont assez intrigués de nous voir ici, car aucun touriste ne s’y arrête vraiment : les tours ne font que passer juste pour aller au point de départ de la randonnée. Du coup, ça favorise les échanges : on rencontre Marco Antonio, le jeune pâtissier du village au sourire communicatif. Si vous vous arrêtez à Cusipata, allez gouter ses délicieux gateaux et discuter avec lui, il est d’une gentillesse extrême et adore discuter avec les étrangers. On décide de diner sur l’un des stands de la place du marché, avec les locaux. Un super bon moment car on a pu discuter avec des habitants du village, toujours assez curieux de nous voir ici attablés avec eux. Dans ces moments là une fois de plus on se sent privilégiés car nous sommes les seuls occidentaux ici, et cela nous permet vraiment de découvrir la vie des locaux péruviens dans un tout petit village.
Le lendemain matin on se lève, mais pas trop tôt quand même car on veut éviter tous les groupes qui viennent de Cusco aux aurores pour arpenter le sentier de randonnée. On prend le temps de prendre un petit déjeuner sur la placette du marché avec les enfants qui prennent le leur avant d’aller à l’école, l’occasion de gouter leur boisson préférée du petit dej à base de quinoa et de pomme. Pas mal !!
Notre ascension jusqu’à la montagne aux 7 couleurs
La route jusqu'au point de départ
Nous prenons le parti d’aller en moto jusqu’au point de départ de la randonnée qui se trouve à 26km du village, en s’enfonçant dans la montagne.
Comme toujours quand on ne connait pas l’état de la route, on se prépare toujours à galérer un peu avec la moto car la route n’est pas asphaltée. Et en général, les locaux sont toujours très optimistes quand ils vous disent que la route est super bonne !
Si vous êtes venus en colectivo, vous pouvez prendre un taxi qui vous emmènera au point de départ. Il y en a quelques uns qui proposent cette prestation.
Au final, c’est la première partie de la route qui est un peu difficile car les péruviens ont l’habitude de mouiller la route sablonneuse, et ça glisse un peu… avec toujours avec 1 ou 2 chiens qui cherchent à attraper nos mollets…
Les 2 derniers tiers de la route sont plus faciles, et plus réguliers, en plus d’offrir des paysages de plus en plus jolis. On sent qu’on monte sec en altitude : 1300m de dénivelé positif entre le village et le départ de la rando !
Arrivés au parking, il nous suffit de garer notre moto, payer les 10S pour entrer et hop nous suivons le flot de personnes qui s’engagent sur le chemin.
La vallée rouge : a ne pas manquer !
Il doit être 12h, et on aperçoit au loin une espèce de chenille humaine au niveau du point de vue. Il y a un monde fou à la “queue leuleu” pour aller prendre la photo de la montagne !
Patience, les tours commencent déjà à repartir, alors nous optons pour une stratégie plutôt bonne : commencer par visiter la Vallée Rouge.
Il n’y a pas que la montagne aux 7 couleurs qui vaut le coup d’oeil ici, il y a aussi la Vallée Rouge qui ne demande qu’une petite extension de 1,5km pour profiter d’un paysage complètement martien !
En plus, peu de tours incluent la visite de la vallée rouge alors il y a beaucoup moins de monde, c’est la bonne option pour nous de démarrer par là. Il suffit de bifurquer sur le sentier à droite lorsque vous êtes à environ 1km du point de vue de la montagne aux 7 couleurs.
Vous arriverez au niveau d’un “péage” : on vous demandera 10PEN supplémentaires pour aller à la Vallée Rouge.
Ensuite il suffit de suivre le chemin à flanc sur une montagne complètement rouge. Wahou, ça claque !
Le chemin monte légèrement alors on sent direct qu’on est super essouflés, ça promet !
Au bout, il faut monter les escaliers (oui désolés…) qui mènent à un mirador sur la droite et là, le point de vue est incroyable. On voit des collines & montagnes rouges et ocres à perte de vue, le spectacle nous ravi à tel point qu’on décide de pic-niquer ici.
La rainbow Mountain en intimité
Le temps de repartir jusqu’à la Rainbow Mountain, il est déjà 14h et là, surprise : la longue queuleuleu humaine qu’on apercevait tout à l’heure n’est plus là, seuls les derniers visiteurs profitent encore de la vue. Les derniers mètres sont un peu plus éprouvants car ça monte plus fort, et l’altitude nous coupe le souffle.
On arrive au mirador en compagnie d’autres visiteurs venus par leurs propres moyens, on doit être moins de 10 au sommet : un régal ! On peut vraiment profiter de la vue, dégagée, sans les perches à selfie et le brouhaha.
La chance qu’on a eu c’est d’avoir une météo favorable, la journée est plutôt ensoleillée alors que quelques jours auparavant il avait neigé et la visibilité était quasi nulle.
On se sent chanceux, de pouvoir voir un endroit aussi beau : les couleurs sont vraiment étonnantes, et belles au naturel (et oui elles ne sont pas ultra-saturées comme sur les photos que l’on voit dans les agences). On retrouve le jaune lié au souffre, le rouge à l’argile rouge, le blanc au Quartz… une bien jolie palette !
C’est ici qu’habituellement le sentier est absolument noir de monde
Lorsque nous repartons, tous les vendeurs de souvenirs sont déjà partis, nous suivons une péruvienne qui ramène son troupeau de Lama. C’est vraiment l’un des endroits que nous avons trouvé le plus beau au Pérou, car l’ensemble du Panorama au delà de cette montagne est splendide, on aurait très certainement moins apprécié l’endroit si on avait été dans la foule.
On reprend la moto pour faire la route en sens inverse, qui n’est pas une partie de plaisir après avoir crapahuté à 5000m. Comme pour la Laguna 69, le mal des montagnes surprend Thomas au moment de la redescente. Le trajet retour est plus que laborieux pour lui, avec un mal de tête tenace et une route qui secoue en permanence… (dommage que je ne sache pas conduire une moto, on se sent un peu impuissant en tant que passager dans ce genre de situations..) En faisant quelques pauses nous y arrivons, et nous décidons de passer une nuit de plus à Cusipata pour nous reposer avant de reprendre la route le lendemain.
Nous profitons d’une dernière soirée avec Marco Antonio, notre meilleur patissier, qui nous invite gentiment à manger des empanadas qu’il prépare spécifiquement pour nous ce soir. Nous lui offrons une bière, et nous passons encore une fois un très bon moment à parler des cultures de nos pays respectifs, comme à un vieux copain. Ce geste de générosité nous a beaucoup touché, nous avons échangé nos numéros et sommes restés en contact pendant la suite du voyage pour lui envoyer quelques photos ☺️
La montagne aux 7 couleurs fut l’une de nos étapes préférées au Pérou, les paysages valent totalement le détour et l’effort pour y accéder ! Vous l’aurez compris, nous ne pouvons que vous conseiller de prendre le temps de le faire par vous même, pour profiter d’un endroit unique en toute intimité. Ce sera l’occasion de profiter de l’authenticité du petit village de Cusipata !
Le premier Hospedaje à droite en arrivant au village. Chambre avec Sdb Privée (eau chaude quand on les prévient qu’on va à la douche ahah). 40 PEN (11€)
La patisserie de Marco Antonio, à droite sur la place principale de Cusipata. A 1PEN (30 centimes !) la belle part de gâteau à la vanille, pourquoi se priver ?
- Admission à la Rainbow Mountain : 10PEN par personne (3€)
- Admission à la Vallée Rouge : 10PEN par personne (3€)
3 Comments
Sonia Jacques
MERCI pour cette palette qui nous réchauffe le cœur en cette période difficile !!
Splendide les photos !! Quel site j ADORE 🥰
Le Pérou 🇵🇪 une destination qu il me fait rêver !! Seul hic l altitude 😢
Sinon, j espère que vs vs portez bien tous les 2 ? Encore merci de continuer à ns faire voyager 😘😘
Chakaouète
Coucou Sonia merci pour le petit commentaire qui fait toujours plaisir ! Ah le Pérou c’est vraiment un pays magnifique, l’altitude ça se supporte très bien quand on prend le temps de s’acclimater au fur et a mesure ! On va bien, confinés mais on en profite pour prendre du temps pour nous et avancer sur le blog par exemple, on aurait bien envie de se faire un petit barbeuc avec ce temps quand même ! On espère que ça va aussi chez vous malgré cette période difficile ! Gros bisous 😘
Archangella
Magnifiques merveilles de dame nature !
Superbe cette rencontre avec Marco Antonio, qui donne tout le sens au voyage.
Bravo les chakaouetes, ou tchatchaouettes qui discutent partout dans toutes les langues.