Notre itinéraire de 12 jours sur l’île du Nord
Nous avons passé 25 jours merveilleux sur l’île du Sud, avec ses grands espaces et ses paysages à tomber. Nous prenons notre ferry, et débarquons sur l’île du Nord à Wellington, île trois fois plus peuplée que celle du Sud.
On vous raconte nos 12 jours sur l’île du Nord, entre le Mordor et le Monde de Narnia…
Notre traversée en Ferry
Il y a deux compagnies de ferry qui proposent la traversée entre les deux îles. Nous sommes passés par Blue Bridge, car notre loueur Escape Rentals nous permettait d’avoir 5% de réduction. La traversée dure environ 3h, et les décors traversés au départ de l’île du Sud sont somptueux.
Nous arrivons à Wellington en début de soirée, avec un seul objectif : trouver une place de camping !
Premier choc depuis nos 25 jours sur l’île du Sud : le trafic et le brouhaha de la ville ! Nous sommes dans la capitale, ça nous change de nos routes désertes.
Nous trouvons sans problème une place au grand camping de la ville, prêts à attaquer fort notre découverte de l’île du Nord…
Notre itinéraire
Nous avons passé un total de 12 jours sur l’île du Nord, ce qui semble être un minimum pour faire un tour des attractions principales. Bien-sûr, nous n’aurions pas craché sur une semaine de plus pour monter jusqu’au Cap Reinga à l’extrême Nord de l’île.
Les étapes de notre périple
1
Tongariro National Park (2j)
330 km
Evans Bay Marina Carpark (Wellington) / Kaimanawa Road Campsite (Tongariro)
Ce matin ni une ni deux, nous quittons la capitale en quête de grands espaces… Et oui, la montagne ça nous gagne ! Une grosse journée de route nous attend car nous avons comme objectif d’arriver au Parc National du Tongariro pour faire la célèbre randonnée du Mordor, le Tongariro Alpine Crossing (avis aux fans du seigneur des anneaux, il s’agit d’approcher la montagne du destin, avec les orques en moins on espère…).
Cette randonnée d’une journée est sans doute la plus populaire de Nouvelle Zélande, la rendant très fréquentée notamment en haute saison. Si la rando semble plutôt accessible en été, qu’en sera t il au début de l’hiver ?
Nous nous rendons directement au i-Site du parc, dont la sentence est sans appel : il est interdit d’aller faire la randonnée seuls, en raison de chutes de neiges les jours passés rendant l’ascension périlleuse sans crampons ni piolet. En gros, on nous annonce qu’il faudra payer 200$ pour partir avec un guide qui nous aidera à escalader l’Everest (on sent que leur discours a vraiment vocation à nous faire peur). Bref, on est un peu déçus surtout que le temps annoncé pour le lendemain n’est pas terrible, ce qui compliquerait un peu plus l’ascension aux alentours des 1800 m d’altitude au point le plus haut.
Nous ne baissons pas les bras et allons dans un magasin de location d’équipement de randonnée. Le staff est aussi très catégorique : c’est risqué en cette saison, mais ils peuvent nous louer du matériel si nous le sentons vraiment. Nous croisons un petit couple de suisses dans la même situation que nous, et nous décidons de faire équipe pour le lendemain. Nous louons ainsi crampons, boots de randonnée, et piolets (oui ils nous ont vraiment fait peur…).
S'organiser pour la randonnée : ce n'est pas une boucle !
Le départ (Mangatepopo car Park) et l’arrivée de la randonnée (Ketetahi) sont à deux endroits différents à une trentaine de kilomètres de distance.
En haute saison, il est possible de réserver une navette pour un cout assez élevé qui vous permet de vous acheminer au point de départ et vous ramener ensuite. En basse saison, il n’y a visiblement pas ce service de navette.
Pour faire la randonnée en autonomie, le mieux est de se mettre d’accord avec un autre groupe pour venir à deux voitures. Les uns laissent leur voiture au point d’arrivée et les autres emmènent tout le monde au départ. Ensuite le groupe garé à l’arrivée ramène le groupe garé au point de départ.
A noter que le parking est payant en haute saison au parking de Mangatepopo.
Nous passerons la nuit dans un des campings gratuits autour du parc : en pleine forêt, au bout d’une longue route de gravier ou personne ne va. Honnêtement, on était quand même contents de voir un deuxième van arriver, on s’est senti moins seuls !
Nous retrouvons nos copains suisses sur le parking qui sont avec trois autres français : Banco, nous partirons finalement à 7 pour faire cette randonnée. La chance nous sourit, nous apercevons le soleil en nous rendant au départ de la rando.
Les premiers kilomètres sont très agréables sur des structures aménagées en bois, mais nous sommes partis un peu vite… Résultat, quand on a commencé à monter dans la neige, j’étais déjà épuisée. Monter 800m de dénivelé n’est vraiment pas aisé avec 50 cm de neige, voire 1m par endroits… Le temps a tourné et le vent souffle très fort, la visibilité ne dépasse pas les 3 mètres : on a l’impression de faire de la haute montagne l’espace d’un instant. Nous essayons d’enfiler les crampons, mais c’est pire encore dans la neige… Merci les bons conseils, les crampons dans la glace OK, mais sur la neige ça ne change rien ! Par contre, les boots nous ont vraiment été utiles on ne se voyait pas marcher avec nos baskets de trail dans cette neige.
Au final nous n’apercevrons que très peu les paysages et les superbes lacs verts et bleus qui sont des patinoires à cette période, mais l’ambiance est au beau fixe et on est tous contents de faire cette rando en autonomie et avec la neige. La descente est très longue, et la visibilité s’améliore. Nous arrivons à bout de ces 20 kilomètres, littéralement épuisés mais contents de l’avoir fait même si les conditions n’étaient pas idéales.
On vous conseille tout de même de le faire par beau temps, afin de voir les paysages.
Ce soir là, nous ne perdons pas de temps et prenons la route en direction du lac Taupo.
2
Lac Taupo (1j)
60 km
Five Mile Bay
Nous nous réveillons le matin et découvrons la jolie vue de notre camping sur le lac. Le ciel est couvert, mais pas assez pour nous empêcher de découvrir les abords du lac Taupo. Un circuit pédestre de 10km longe toute une partie du lac. Ayant encore la randonnée intense de la veille dans les pattes, nous nous contenterons d’une portion de 4km, qui nous dégourdira les jambes dans un cadre bucolique. La ville de Taupo est agréable pour s’y promener, et la librairie est particulièrement accueillante en cas de pluie, ce qui fut notre cas pour l’après-midi.
3
Rotorua et Wai-O-Tapu (2j)
128 km
Paengaroa Domain
Nous prenons la route vers Rotorua, connue pour sa grande activité géothermique et comme étant le chef-lieu de la culture Maorie.
- Wai O Tapu
Tout d’abord, nous faisons un stop dans l’un des parcs géothermiques les plus populaires : le Wai-O-Tapu. Ce grand parc nous permet de découvrir des phénomènes géothermiques incroyables, à commencer par le Lady Knox Geyser. Ce geyser est l’attraction principale du parc, car tous les jours à 10h un membre du staff vient “déclencher” l’activité du geyser avec du produit moussant. Effectivement c’est totalement artificiel, mais bon on a pas l’occasion de souvent voir des Geysers en pleine action et ça reste impressionnant. Pour y aller il faut s’y rendre en voiture par la route, le geysers étant un peu excentré du reste des attractions du parc.
Justement sur cette route se trouve un point “secret” indiqué sur MapsMe. Il n’en faut pas plus pour aiguiser notre curiosité d’autant plus que nous voyons un autre van garé au bord de la route. Nous nous enfonçons dans un petit chemin de forêt pour découvrir une cascade et une source chaude naturelle ! Ni une ni deux, on enfile nos maillots et profitons de ce bain chaud marronnasse à plus de 35° en compagnie d’un autre couple de backpackers. Malheureusement nous serons délogés par un employé du parc, car la route va être fermée… On a adoré cette expérience un peu cachée des autres touristes du parc.
Nous allons ensuite voir les Mud Pools, donnant vraiment l’impression de revivre la naissance des orques dans le seigneur des anneaux.
La partie principale du parc se visite très facilement et est très bien aménagée. Il existe trois circuits de distance différente, nous optons pour le plus long qui nous permet de voir l’intégralité de ces curiosités géothermiques. Nous croisons notamment la fameuse “Champagne Pool” avec ses fines bulles de CO2. Loin de nous l’idée de vouloir y tremper un orteil, l’eau est à 73°C…
- Rotorua
Une fois la visite du parc terminée nous nous rendons au village Maori de Rotorua. La présence de populations Maoris est en effet bien plus marquée sur l’île du Nord que sur l’île du Sud, et particulièrement à Rotorua. Son architecture typique maori et sa population en font un quartier contrastant avec le reste de la ville, bien que très calme… Mais l’autre curiosité du village vient aussi de la terre : des vapeurs de soufre sortent des bouches d’égouts et de petites sources chaudes, plongeant le village dans une petite brume quelque peu odorante.
Il est 17h et il n’y a qu’un seul camping à Rotorua. Nous décidons de faire deux trois courses avant d’y aller, mais cette décision nous sera fatale : le camping est déjà bondé. Tant pis, nous sommes jeudi soir et ce soir c’est le marché de nuit de Rotorua. Nous en profitons pour y faire un tour afin de nous rappeler quelques souvenirs d’Asie, même si les prix nous ramènent vite à la réalité d’un pays développé.
Nous partons en direction du prochain camping, qui une fois encore est déjà plein… Ce sera la seule fois de notre voyage ou nous devrons faire 50km pour trouver un emplacement dans un camping gratuit, à Paengaroa.
4
Tauranga (2J)
159 km
Mitchell Park
Ce matin nous partons vers la côte à Tauranga pour faire le plein d’air iodé.
Comme à notre habitude, nous ne passons pas une journée sans une petite marche, il ne faudrait pas perdre le rythme… Nous jetons notre dévolu sur le Mont Maunganui de Tauranga, qui offre un panorama incroyable sur toute la baie. On a trouvé l’endroit super beau, fréquenté par un grand nombre de kiwis faisant leur footing avec les 200m de dénivelé positif du sentier.
Après l’effort vient toujours le réconfort et pas des moindres : nous goûtons au plat national de Nouvelle Zélande, le Fish&Chips. Si vous souhaitez manger un excellent Fish & Chips, il faut se rendre au Fresh Fish Market de Tauranga, les portions sont gigantesques et le poisson excellent.
Tauranga est une ville très étendue et assez encombrée, la banlieue n’a pas vraiment de charme. Par contre le petit centre ville et l’avenue longeant la baie sont très agréables. La baie de Tauranga est aussi un spot de surf très sympa, ce jour là les conditions sont au top. Nous décidons d’y retourner après notre découverte de la péninsule du Coromandel pour que Thomas puisse expérimenter les vagues néo-zélandaises (d’où le double passage par Tauranga sur notre itinéraire). Pas de chance, les conditions ne seront pas au rendez-vous et seules quelques timides vaguelettes font surface… Cerise sur le gâteau le trafic est totalement bloqué ce soir là à cause de la fermeture d’une route. Nous passerons donc une nuit sur place, faute de pouvoir avancer plus.
5
Péninsule du Coromandel (3J)
136 km
Paku Car Park/ Thames Car Park
La fin de notre voyage approche à grands pas mais il nous reste encore la superbe péninsule du Coromandel à découvrir. Avant cela, nous décidons de faire un stop au Leveret Estate sur notre route depuis Taurange vers la péninsule. Pas question pour nous de ne pas déguster une dernière fois du vin néo-zélandais, et cette cave s’y prête parfaitement. Accueillis par un petit papy super sympa, nous gouterons pas moins de 5 blancs, 2 licoreux et 4 rouges et tout cela gratuitement… Un bel aperçu du terroir de Néo-Zélandais, avec bien-sûr une restriction raisonnable pour Thomas le pilote.
Après une nuit au bord de l’eau, nous apprenons par nos proches de France qu’une alerte tsunami a été émise suite à un séisme océanique aux environs de Tauranga, pile poile à l’endroit ou nous avions passé la nuit. C’est quand même le comble de l’apprendre par nos familles qui en savaient plus que nous à ce sujet, heureusement l’alerte avait rapidement été levée et personne n’a été perturbé en Nouvelle Zélande (et certainement pas nous… ).
- Hot Water Beach
La péninsule du Coromandel est une grande avancée de terre bordée par des longues plages de sable fin, avec des décors verdoyants et vallonnés.
La première singularité de cette péninsule est la Hot Water Beach : il suffit de creuser dans le sable pour accéder à des sources chaudes provenant d’un phénomène géothermique. L’attraction est si populaire qu’il est possible de louer des pelles pour réaliser sa propre piscine d’eau chaude à même la plage.
- Cathedral Cove
Mais la star de la péninsule de Coromandel se trouve un peu plus loin, toujours au bord de la l’eau… Il s’agit de Cathedral Cove, une plage sauvage accessible à pied, connue pour sa splendide arche de roche calcaire que l’on peut traverser. Ce décor n’est autre que la plage d’où arrivent les personnages principaux du Monde de Narnia dans le deuxième volet !
Pour faire la balade à pied jusqu’à la plage, il est possible de se garer au parking payant pour atteindre la plage plus vite. Nous avons choisi l’option de partir d’Hahei Beach, qui nous a permit de nous garer gratuitement moyennant 20 minutes de marche supplémentaires pour nous rendre à Cathedral Cove. En tout nous aurons mis à peu près une heure en suivant le sentier au départ de Hahei Beach. Encore une fois, nous sommes heureux de découvrir cet endroit en basse saison car c’est une attraction touristique majeure et très fréquentée de l’île du Nord.
Nous décidons de faire le tour de la péninsule du Coromandel en van, en profitant de ces jolies routes longeant la mer et en nous arrêtant au gré de nos envies.
- Randonnée des Pinnacles
Après une nuit à Thames, nous entreprenons la dernière randonnée de notre séjour en Nouvelle Zélande, non sans une pointe d’amertume… The pinnacles, permettant d’atteindre le sommet du même nom, est une randonnée d’une journée très prometteuse qui se situe dans la Kauaeranga Valley. Il est possible de passer la nuit au “Pinnacles Hut”, à proximité du sommet pour aller admirer le lever du soleil sur la péninsule du Coromandel. Sans doute une très bonne idée en haute saison, mais la météo n’étant jamais très prévisible en cette saison nous décidons de faire l’aller retour dans la journée.
La majeure partie de la randonnée se fait dans la forêt, en montant des marches assez irrégulières. Une fois arrivés à la hutte, nous décidons de battre le fer tant qu’il est chaud et d’attaquer la partie la plus difficile : l’ascension au sommet. Les escaliers sont très raides, et la fin de la randonnée consiste carrément à escalader de gros blocs à l’aide d’échelles en fer forgé installées pour nous y aider.
Rien de très difficile, juste une partie un peu technique, qui ne sera peut être pas très appréciée par les personnes sujettes au vertige… Pour compliquer un peu la tâche, le terrain est complètement boueux et glissant à causes des fortes pluies des jours précédents, nous devons redoubler de vigilance pour ne pas glisser (et surtout en redescendant…). Nous arrivons au sommet très heureux, pile poile avant que le temps se gâte nous avons l’impression de dominer toute la péninsule du Coromandel.
Le vent souffle très fort et nous ne nous eternisons pas à redescendre, entre dérapages et glissades nos chaussures pleines de boues en garderont des souvenirs. La pluie s’invite lors de la descente, nous aurons mis au total 6h aller/retour pour faire cette randonnée qui fait office de jolie conclusion à notre exploration en van.
Comme nous vous l’avons expliqué plus tôt, nous étions repassé à Tauranga pour 2 jours, et c’est à Ngatea que nous passerons notre dernière soirée dans notre maison roulante, la gorge serrée. On a aucune envie que l’aventure s’arrête là, on s’est beaucoup attachés à Vladimir qui ne nous a jamais déçus, et l’idée d’arriver à Auckland ne nous emballe pas trop…
6
Auckland (2J)
300 km
Free camp à Winton
Moment chargé d’émotions au moment de ranger le lit une dernière fois, de faire le petit déjeuner une dernière fois, et de rendre les clés à Escape Rentals à Auckland… Adieux déchirants (quoi une larmichette c’est humain non quand on vit une expérience aussi intense ?).
Nous repartons … à pied et c’est le coup de grâce car on réalise vraiment que nous n’avons plus de Vladimir. A Auckland tous les logements sont super chers, nous avions prévu d’y passer deux nuits et après un mois en van et avant un long trajet vers l’Argentine on avait quand même envie de se reposer. Le bon compromis fut notre bon vieil hotel ibis, très bien placé à 2 pas de queen street, l’artère principale d’Auckland.
On se retrouve projetés dans un autre monde, celui de la jungle urbaine. Auckland est une grande ville développée mais qui n’en reste pas moins très agréable. Fait assez drôle pour être souligné, l’importance de la population asiatique nous a vraiment donné l’impression d’être à en Asie par moments !
Durant ces 2 jours, nous en avons profité pour nous reposer et flâner le long de Queen street. Nous avons tout de même profité pour déguster une excellente pizza napolitaine pour un prix raisonnable à That’s Amore, on vous le recommande chaudement !
Nous sommes aussi allés au Mont Eden pour avoir une jolie vue sur la ville. On a pas poussé l’exploration plus loin, et on se remémore déjà nos beaux souvenirs de road-trip.
Même si l’île du Nord est réputée comme ayant moins à offrir que sa voisine du Sud, nous avons vraiment apprécier la découvrir. Une dizaine de jours nous paraît être le strict minimum. Nous aurions aimé explorer davantage le nord de l’île, mais nous ne regrettons pas d’avoir privilégié l’île du Sud.
La Nouvelle-Zélande fut un vrai coup de coeur, comme on ne l’attendait pas. Nous avions lu beaucoup d’avis mitigés, faisant allusion à un faible dépaysement, avis que nous ne partageons pas. Aux amateurs de paysages à couper le souffle, de grands espaces, de diversité, mais surtout de liberté, ce pays est fait pour vous.
L’expérience en van fut également une grande réussite, on a littéralement adoré et ça nous a donné envie de faire d’autres road trip en van !