Pérou

Notre trek de 3 jours au Canyon de Colca

Les jambes chauffées dans les dunes de l’oasis de Huacachina, nous partons directement en quête d’aventure au Canyon de Colca, dans la région d’Arequipa. Ses 3400m de profondeurs en font l’un des canyon les plus profonds du monde, avec son voisin le canyon de Cotahuasi. Ce Canyon est très réputé pour les possiblités de trekking, sur 2, 3, et même 4 ou 5 jours ! Nous vous racontons nos 3 jours de trek au coeur d’un des plus beaux endroits que nous ayons vu.

Se rendre à Cabanaconde, le point de départ du trek

Sachez tout d’abord que ce trek est totalement faisable en autonomie : il y a des hébergements disponibles à chaque étape du trek, permettant de passer une nuit sans avoir à faire du camping. Gros avantage, nous n’aurons pas besoin de transporter de tente et autres accessoires de camping, ce qui rend tout a fait accessible la réalisation de ce trek sans guide (appelez votre guide “MapsMe” biensur).

Pour démarrer le trek, il faut se rendre au village de Cabanaconde, qui est le point de départ du trek. En venant d’Ica, nous avons d’abord fait un trajet de nuit jusqu’à Arequipa.

Petite parenthèse, ce fut l’occasion pour nous de tester la compagnie de bus “Cruz Del Sur”, très populaire surtout auprès des touristes. Les bus sont confortables, les repas servis le soir et le matin sont appréciables, mais ça ne se démarque pas non plus tant que ça des autres compagnies de bus moins chères selon nous (comme Linea par exemple). Après une courte nuit, nous prenons un autre bus au départ d’Arequipa (attention, ce n’est pas le même terminal que celui des bus de nuits), qui se rend à Cabanaconde avec la compagnie Reyna. Les prix des bus sont alignés, plusieurs compagnies proposent le trajet, c’est celle là qui collait à notre horaire (comptez 17PEN par ticket).

Nous montons en altitude avec ce vieux bus, ce qui nous donne un avant gout des paysages de la région : lagunes, montagnes, et vicunas (les mini lama qui ressemblent à des biches, elles sont très sauvages et vivent en altitude !). Le trek promet de nous en mettre plein les mirettes !

Nous arrivons à Cabanaconde en fin d’après-midi, lessivés par ces 15h de transport (le trajet dure 6 à 7h depuis Arequipa). Ni une ni deux, nous partons en quête de provisions pour les trois jours à venir (nous prévoyons d’emporter nos pic-nic du midi, mais pas les petits dej et repas du soir).

A Cabanaconde il y a plein de petites échoppes, qui vendent un peu de tout. On vous donne notre recette des meilleurs sandwichs de la planète (non on exagère pas, on a kiffé nos pic-nics) :

  • 2 petits pains péruviens par jour et par personne,
  • 3 avocats,
  • 3 tomates,
  • Un bon quart de fromage péruvien (celui qui est tout blanc et bien salé, mais vous savez le fromage nous manquait tellement qu’on le trouvait excellent !)
  • un paquet de “Jamonada”, le jambon blanc d’ici.

Et puis bien-sur des biscuits, et snacks en tout genre pour les fringales. 

En faisant les courses, nous croisons un chien un peu excité qui n’arrête pas de nous suivre, et fonce dans Amélie une fois (vous savez que je n’ai pas peur du tout des chiens errants… je l’ai un peu dans le collimateur celui là, regarde ou tu vas !).

Bref, ce soir nous logeons à l’auberge Arum Qurpawasi. Nous ne saurons que trop la recommander ! Les gérantes sont adorables, nous gardent nos affaires sans frais pendant les 3 jours du trek, les chambres sont modernes et propres, et le petit dej est super copieux (il y a même de l’avocaaaaaat), et ça c’est précieux pour attaquer la première journée !

Ce soir là il pleut des cordes, on sort timidement engloutir un délicieux Caldo de Gallina dans un boui boui désert, avant de filer nous reposer, en priant pour que la pluie s’arrête ….

Le Trek, étape par étape

Etape 1 : Cabanaconde - Llahuar

  • 10 km
  • 1200m de dénivelé négatif
  • 4h

Faut il acheter le boleto turistico ?

Sachez que l’accès au canyon de colca est payant, et même assez cher (70 PEN par personne (20€ !). Normalement vous êtes supposés vous rendre à La Casa de Guias sur la place d’armes de Cabanaconde pour vous affranchir de ce montant. On a voulu la jouer “ah bon ? il fallait un ticket ?”, et partir sans. Dès le premier mirador en direction de Llahuar, une personne contrôlait les boletos des touristes, et nous avons bien-sur feint l’ignorance. Elle nous a simplement demandé de l’acheter sur place, nous avons pu l’avoir directement via cette dame. Nous n’avons pas regretté puisque nous avons aussi été contrôlé au retour à Cabanaconde, à la fin du trek… Vous pouvez passer à travers les gouttes, mais ça paraît difficile, à vous de voir !

Nous démarrons ce trek avec un ciel nuageux, mais qui laisse entrevoir des rayons de soleils, nous sommes rassurés et confiants ! Cette journée ne s’annonce pas trop compliquée, ce n’est que de la descente vers Llahuar, le premier village étape. Nous partons accompagnés d’un petit chien du village qui décide de nous suivre, il avance tellement vite que nous l’appellerons Flèche.

 

Un joli cours d’eau reflète les montagnes, je décide de m’accroupir pour faire une photo avec notre reflex flambant neuf (est-il vraiment nécessaire de vous rappeler que le notre est décédé en Nouvelle Zélande dans le van, et que nous en avons racheté un il y a un mois ? vous ne suivez vraiment rien… 😛)

Soudain, j’entends Thomas crier “attention !!” et des bruits de bête sauvage en approche (au moins !). A peine le temps de comprendre que je suis déséquilibrée par un chien qui me fonce dessus (a ce moment la je me dis que je vais mourir dévorée). Et plouf, le “réflexe” qui tue le reflex : mettre la main dans la flaque pour se rattraper … avec l’appareil photo. Je sors la main immédiatement, l’appareil est mouillé, et la bête sauvage revient à la charge. Je me relève mais… tiens tiens, on le connait celui là !  Ce n’est pas le pot de colle/excité de la veille au village ? Bingo ! Le chien d’hier nous a rattrapé et nous a valu une belle frayeur tant il avait l’air heureux de nous retrouver… Aucun doute, nous le baptisons Brutus, qui nous suivra aussi sur le trek. 

Ca démarre mal entre nous, l’appareil photo est bloqué et ne s’éteint plus… L’ambiance est mortelle le temps que l’appareil sèche, heureusement, pas de mort à déclarer, et Brutus passe du statut de “chien stupide” à “notre nouveau copain”.

L’équipe est au complet, nous croisons peu de gens sur notre route, et le soleil fait son apparition triomphale. La promenade est très agréable, les paysages sont déjà splendides, nous appréhendons la profondeur de ce canyon à mesure que nous descendons à l’intérieur. Une impression de descendre dans les entrailles de la terre ! 

Avec le recul, ce n’est pas une étape si facile, car la descente est ininterrompue sur 10km, mettant les genoux et les pieds à rude épreuve. On a hate d’arriver, il parait qu’au Llahuar Lodge il y a des bains chauds naturels ! De quoi nous motiver !

Nous faisons un détour par les geysers, en contrebas d’un pont de bois. Des tumultes de fumées, l’endroit est impressionnant ! Nous sommes toujours presque seuls sur le chemin.

Mais à l’approche de Llahuar, un couple nous talonne … Hors de question de les laisser passer et potentiellement prendre la dernière chambre dispo (oui on se fait un peu des films dans l’effort…), on accélère le pas jusqu’à l’arrivée aux Lodges. Notre talonneur nous rejoint et dit “les chakaouete je savais que c’était vous !”. Quel hasard ! c’est Romain et Laetitia, des backpackers avec qui on échange depuis le début de notre voyage sur Instagram ! Laetitia connaissait mon frère du Lycée, c’est vraiment drôle de se croiser au fond d’un canyon au fin fond du Pérou par hasard. 

Nous passerons 2h à se délasser dans les bains chauds naturels, avec une super vue sur la rivière. Marcher 4h, Arriver à 12h30 et atterrir dans des bains chauds, c’est vraiment le pied comme trek ! La soirée fut fort agréable en compagnie de Laetitia et Romain, ainsi que d’autres trekkeurs et quelques bières ! Nos chemins se sépareront au petit matin, car nous faisons le trek en sens inverse de Romain et Laetitia, et d’autres trekkeurs pousseront jusqu’à Fure pour faire un trek de 4j. 

Etape 2 : Llahuar - Oasis de Sangalle

  • 10 km
  • 717m de dénivelé positif et négatif
  • 4h30

Nous partons ce matin, après un bon petit dej (des pancakes !) avec le soleil au rendez-vous. Nous vous recommandons de partir tôt, le soleil tape fort au canyon de Colca et la marche devient vite compliquée à mesure que la journée avance. Nous ne partons pas seuls, Flèche et Brutus nous suivent toujours sur certaines portions (et s’amusent à suivre d’autres trekkeurs aussi).

Pour démarrer, il y a un bon dénivelé : ça met en jambe, on traverse de petits villages déserts, on passe sur des mini-chemins mal balisés, heureusement que MapsMe les indique…

Sur la route, le Mirador Apacheta offre un superbe panorama et un endroit très sympa pour une petite pause sucrée. On apprendra que Brutus a failli se noyer sur le trajet avec d’autres trekkeurs, qui heureusement l’ont aidé à se sortir de l’eau… Ah celui là, on aurait peut être pu l’appeler Gaston Lagaf aussi.

Nous suivons la route un bon moment, nous avons deux options pour cette étape :

  • Terminer l’étape à L’oasis de Sangalle, très connu et touristique, c’est ici que les tours avec guides passent durant le trek. On a potentiellement plus de chances de se retrouver dans un endroit touristique qui nous botte moyen… En parallèle, on aperçoit les piscines des hébergements en contrebas… ça fait envie après une matinée de marche ! On sait aussi que la remontée vers Cabanaconde le lendemain sera plus rude, car plus courte que la deuxième option.
  • Terminer l’étape à San Juan de Chuccho, un petit village plus authentique mais qui ajoute quelques kilomètres. Pour remonter à Cabanaconde, le chemin est plus long donc l’important dénivelé devrait être moins ressenti. 
Le chemin qui zig zag, c'est celui ci qui remonte à Cabanaconde... ça fait envie hein ?

L’oasis en contrebas nous appelle, c’est tout vert, ça a l’air joli et paisible, et en plus on a bien envie de profiter d’une petite piscine cet après-midi. On décide de prendre cette option, et on redescend un bon dénivelé pour atteindre l’Oasis. En arrivant, on est conquis par la beauté des lieux : des étendues de cactus, des cascades entourées de végétation luxuriante, des ponts suspendus… On ne regrette pas d’avoir découvert cet endroit. En plus, on est plus en haute saison, et on ne ressent pas trop d’invasion de touristes.

On arrive à 12h, à la recherche de notre hébergement du soir : nous jetons notre dévolu sur les Oasis Paraiso Lodge, des cabanons sympas, mais surtout avec une super piscine ! Bon, elle est un peu fraiche mais ça fait du bien de se prélasser tout l’après-midi au bord de la piscine, en préparation de la terrible épreuve qui nous attend le lendemain… Brutus et Flèche sont toujours là, et l’Hostel propose aussi des menus du soir très sympa (bien-sûr, c’est plus cher qu’ailleurs, on se doute que pour approvisionner l’oasis qui est littéralement dans un trou, ça doit pas être évident !)

ETAPE 3 : Oasis de Sangalle - Cabanaconde

  • 5,6 km
  • 1100m de dénivelé positif
  • 3h

Ce matin, on a l’impression d’être à l’armée : départ de nuit à 4h30 du matin, à la frontale. Notre seul objectif est d’avaler ce dénivelé à la fraiche, et ainsi éviter la chaleur qui nous compliquera la tâche. Clairement, à partir de 9h il fait déjà chaud car la montée est exposée au soleil. Brutus et Flèche sont déjà partis avec d’autres groupes partis plus tôt, nos provisions finies on se doutait bien qu’on représentait moins d’intérêt… Merci à nos compagnons de nous avoir suivi presque jusqu’à la fin ! 

C’est la partie la moins drôle du trek, le chemin monte sans s’arrêter, et le dénivelé s’accroît sur la fin. Le canyon est en altitude, alors il est impératif de se concentrer sur son rythme de respiration, et de partir à un rythme tranquille pour éviter de s’arrêter toutes les deux minutes. 

Autant dire que c’est une autoroute, les groupes se suivent en rang d’oignons, et c’est sans compter les muletiers qui proposent de vous monter à dos de mule si vous donnez l’impression d’être au bout de votre vie. Quand les mules passent, il faut se serrer sur les chemins déjà étroits pour laisser passer, ça casse le rythme, et en plus c’est agaçant de voir des gens tout sourire sur leur monture pendant que tu ne vois pas le bout de cette montée (#feignants )!

Un message écrit sur un rocher par l’un de nos cher compatriote résume bien notre état d’esprit “pas de mule pour les vrais !”.

Nous mettrons 2h25 à arriver en haut de la montée, soulagés, essoufflés, et super fiers de nous ! Et vous savez quoi ? notre super hostel de Cabanaconde accepte de nous vendre leur super petit déjeuner, sans doute l’un des meilleurs de notre voyage après un tel effort (avec celui après l’ascension de l’Adams Peak, et du Kawah Ijen, ne sous-estimez pas le bonheur que peut procurer un petit déjeuner !).

En arrivant tôt à Cabanaconde, on a le temps d’attraper le bus de 9h30 qui va à Arequipa, la ville blanche. On a hâte de se reposer dans cette jolie ville ! 

L'astuce pour éviter la montée vers cabanaconde

Allez, on vous révèle l’astuce de Romain & Laetitia pour éviter la remontée infernale vers Cabanaconde…

Il suffit de faire l’itinéraire en sens inverse, c’est à dire descendre à l’Oasis de Sangalle le premier jour, puis aller jusqu’à Llahuar le second jour, et enfin prendre un bus qui part de Llahuar jusqu’à Cabanaconde.

Il y a un service de bus qui passe tous les jours (les horaires sont à confirmer avec les locaux) et cette technique fonctionne et évite une montée harassante dans le sens Llahuar – Cabanaconde, qui est encore plus longue …

Le bémol, c’est que vous raterez cette portion du paysage qui est vraiment superbe, mais à vous de voir, en tout cas sachez que c’est possible 🙂

On a ADORÉ ce trek ! D’une part car les commodités en terme de logement le rendent vachement simple côté organisation, et surtout parce que les paysages sont merveilleux. On a trouvé la fréquentation de ce trek agréable début octobre : suffisamment de gens sympa avec qui partager des soirées, mais pas trop de monde pour pouvoir profiter des paysages. On vous recommande 100 fois de prendre 3 jours pour faire ce trek ! 

Cabanaconde : Arum Qurpawasi ❤️, on le répète, super. 15€, chambre double, SdB Privée, petit dej

Llahuar : Llahuar Lodge, basique pour la formule chambre en bambou, mais bains chauds géniaux, SdB commune. 40PEN (11€)

SangalleOasis Paraiso Ecolodge, la chambre était vraiment top, la piscine super, SdB commune. 40PEN (11€)

les sanwichhhhhhhhhhs avocat-tomate-queso, la base ! 

Bus de nuit Ica-Arequipa : 53€ à 2 (Cruz Del Sur)

Bus Arequipa – Cabanaconde : 10€ à 2 , avec les frais de la gare routière (Reyna)

Boleto turistico : 70 PEN par personne

Notre Photo Coup de Coeur ❤️

One Comment

  • Nat

    Quel beau treck , le Pérou est vraiment un très joli pays 😍
    Vivement une autre soirée foot pour avoir la suite de vos aventures 😉😂🤣

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