Indonésie

Les volcans de Java : rencontre avec le Kawah Ijen et le Bromo

Java

Java, Michel Sardou en a fait un tube, mais ses volcans l’ont propulsé au rang de destination populaire en Indonésie. De nombreux touristes font le fameux combiné Java-Bali, et pour cause, le reportage de Nicolas Hulot sur le Kawah Ijen ayant fait augmenté en flèche la fréquentation française du volcan.

A l’assault de ces deux géants de pierre volcanique, nous vivrons des moments intenses que l’on vous raconte en détails…

De Bali à Java : le circuit à contre-sens

La norme consiste plutôt de faire d’abord Java, pour ensuite rejoindre Bali. On a croisé bon nombre de personnes dans ce sens là, qui est contraire au notre. Mais nous, on a trouvé un argument très favorable à notre sens : gagner 1h de sommeil avant de monter le Kawah Ijen. Il est une heure plus tôt sur l’île de Java qu’à Bali, la bonne astuce pour gagner une petite heure de sommeil sur notre « sieste » du soir.

Pour se rendre de Bali à Java, rien de plus facile : il faut prendre un bus (il y en a environ toutes les heures) au terminal Mengwi de Denpasar, qui vous emmène jusqu’à Banyuwangi, village étape pour l’ascension du Kawah Ijen. La traversée de Ferry est incluse dans le prix du billet, et elle dure à peine 45 minutes (en réalité on passe moins de temps à naviguer qu’à attendre dans le port pour accoster …).

Le bus est évidemment aux couleurs locales quand on choisi la gamme « économie » : pas de clim, serrés comme des sardines, fumeurs de cigarettes dans le bus, vendeurs ambulants, guitaristes bref un vrai spectacle.

Une petite paire de Gucci ? ou de Ray Ban ?

Le trajet dure entre 5 et 6h, en fonction du trafic. Nous avons eu de la chance et n’avons eu aucun bouchons. 

L’arrivée au port de Banyuwangi nous plonge directement dans la différence culturelle de Java : la douce mélodie du Muezzin (appel à la prière musulman) raisonne dans la baie et nous accueille. Moment de magie assuré ! A Java, la population est très majoritairement musulmane et on s’en rend compte dès les premiers pas.

Rendez vous avec le Kawah Ijen, et son solfatare

Ou loger a Banyuwangi ?

Banyuwangi est assez quelconque, cela dit on trouve des petits resto sympa et surtout une gare permettant de rayonner dans le reste de Java.

Le meilleur plan selon nous, si par la suite vous souhaitez vous rendre au volcan Bromo, est de trouver un logement à proximité de la gare. Pour nous, c’était un vrai bon plan : notre hébergement donnait directement sur la gare Karangasem, et pour 3€ la « petite nuit », nous avons eu un accueil super sympathique, une chambre double avec SdB privée, et le petit déjeuner.

C’était vraiment parfait pour nous, surtout que la guest house loue aussi des scooters flambant neufs …

Comment faire le Kawah Ijen en autonomie ?

Bien-sûr, l’option la plus simple et la plus rassurante est de choisir un pack tout compris pour faire le Kawah Ijen : transport aller/retour jusqu’au volcan, guide local et masques à gaz inclus. On trouve ces offres aux environs de 20€ par personne. 

Toujours dans un état d’esprit de voyageur indépendant et économe, nous choisissons de nous débrouiller par nous même. 

  • Aller au Kawah Ijen par ses propres moyens

Pour s’y rendre en autonomie, il n’y a pas 36 solutions : le taxi, le GRAB ou le scooter. Un GRAB coute bien 170k aller, et peut être un peu moins au retour donc cela ne nous convenait pas non plus.

Il est donc possible de louer un scooter pour 75k, et de faire les 45minutes de routes (une trentaine de km) nous séparant du volcan. Il vaut mieux être à l’aise en deux roues, mais la route est très bonne. La seule difficulté est d’enchainer les virages en montée dans la pénombre, et de faire attention aux feuilles mortes glissantes sur la route. Par chance nous avions un scooter neuf, nous partions donc sereins.

  • Louer des masques à gaz

Ne sous-estimez pas leur importance ! Là encore, c’est très simple : il est possible de louer des masques à gaz directement au pied du Volcan. Pour notre part, nous les avons loué auprès d’un contact de notre hôte, qui tient un Warung juste après le parking en arrivant sur la gauche. 

  • Faut-il un guide ?

La réponse est Non.

Il n’y a qu’un chemin de terre, impossible de se perdre surtout avec l’affluence de groupes sur le chemin. La partie un peu plus délicate est la descente dans le cratère, et il y aura toujours des locaux en haut disposés à vous ouvrir la voie pour 100k… Mais franchement, ce n’est pas nécessaire. Il est toujours possible de suivre les groupes dans le cratère si on ne se sent pas de le faire seul.

Notre expérience au Kawah Ijen

  • Le trajet jusqu'au volcan

23H30

Le réveil sonne. Oui, nous aussi ça nous a fait sourire car c’est plutôt l’heure du coucher habituellement. Mais cette petite heure de décalage horaire nous permet de nous endormir vers 22h et donc d’avoir 1h30 de sommeil. Nous avions entendu avec effroi un gros orage au moment de nous coucher. En nous levant, la pluie tombait toujours… Notre hôte a appelé l’un de ses contacts au Kawah Ijen, et bonne nouvelle : il ne pleut pas là-bas.

0h

Top Départ : par chance, la pluie cesse au moment ou nous partons, à 0h. 

Nous partons assez tôt c’est vrai, mais avec le recul on ne regrette pas car on devance tous les groupes.

La route se passe sans encombres, même si ça reste toujours flippant de prendre des routes sinueuses en pleine nuit… 

1h

Nous arrivons sur place vers 1h, et prenons le temps de prendre un café au Warung dans lequel nous louons nos masques à gaz. Pour la tenue vestimentaire, il faut prendre de quoi se couvrir surtout au sommet, mais on a toujours chaud durant l’ascension. Nous partons avec une frontale seulement, et un flash de téléphone (bien plus efficace que notre frontale…).

1h30

A 1h30, c’est le départ de l’expérience d’une vie ! Gravir un volcan actif, exploité pour son soufre par des hommes transportant plus de leur poids à main nue dans le cratère. On le sait d’avance, ça ne peut pas nous laisser indifférents.

  • Ascension jusqu'au cratère

La montée est assez raide, le souffle est rapidement coupé mais on tient notre rythme : personne ne nous devance. Nous déambulons parmi les travailleurs qui commencent déjà leur labeur, en montant des chariots vides pour transporter le soufre. A l’approche du cratère, nous croisons Harris, 27 ans qui nous dit être un travailleur du volcan. Il fait une partie du chemin avec nous, il nous apprend même à compter jusqu’à 5, bien insuffisant pour compter les 70kg qu’il porte sur son double panier en osier lorsqu’il travaille. Arrivés en haut du cratère, il nous propose de nous guider pour 100k, offre que nous refusons poliment. 

  • Descente dans le cratère, à la rencontre des lumières bleues.

A partir de là, nous devons porter nos masques à gaz car le vent pousse parfois le nuage toxique de soufre vers nous. La douce odeur d’oeuf pourri nous accompagne durant toute la descente, qui est assez laborieuse. Et oui, nous sommes les premiers, nous n’avons personne à suivre et la descente est parfois escarpée dans les roches du volcan. Nous croisons les premiers travailleurs convoyant leurs paniers chargés : un peu gênés de monopoliser leur passage, nous les laisserons toujours passer. Certains ont tenté de nous vendre des petites sculptures en soufre, ou de nous monnayer une photo, essuyant toujours un refus poli de notre part. 

Rencontres impressionnantes et ambivalentes, on ne sait pas vraiment si on est à notre place ici. La cohabitation touristes/porteurs de soufre met mal à l’aise par moments, surtout quand l’on se rend compte que les chariots fournis par un donateur ne sont pas utilisés pour convoyer le soufre mais plutôt pour redescendre des touristes fatigués facturés au prix fort…

Si cela vous intéresse, lisez le très bon article d’Arte sur le sujet. 

Nous poursuivons notre descente, jusqu’à atteindre les flammes bleues dissimulées par le nuage de fumée. Le spectacle est incroyable, des flammes bleues ondulent sur le flanc du volcan, formées par l’embrasement du soufre lorsqu’il est dans son état gazeux. On voit aussi très nettement la sortie du gaz qui en refroidissant se liquéfie et produit ces roches jaunes. 

C’est à ce moment là que l’on est heureux d’êtres partis tôt : nous sommes en tête à tête avec le volcan. Personne d’autre n’est là, nous sommes seuls et nous apercevons déjà le ballet de lumières qui zigzag dans le cratère pour descendre tel les descentes aux flambeaux sur les pistes de ski : les groupes arrivent en file indienne. 

Nous nous rendons compte que nous ne sommes pas au bon point de vue pour les flammes bleues, nous étions trop près du nuage de fumée. Du coup nous remontrons un peu et là nous les voyons bien plus distinctement, accompagnés des autres personnes arrivées entre temps. Quand le nuage se dirige vers nous, nous fermons les yeux car le gaz pique et irrite les yeux. Pour voir les flammes bleues, il faut arriver avant les premières lueurs du jour, avant 3h30 4h étant l’idéal. 

Afin d’éviter la foule, nous remontons à contre courant et commençons à ôter nos masques car la respiration n’est pas aisée. Mauvaise idée, le vent nous envoie encore de la fumée, nous préférons les remettre car on ne se sent pas très bien en respirant les vapeurs. La descente et la remontée du cratère est la partie la plus éprouvante car la respiration est mise à rude épreuve, et il faut bien 1h à 1h30 pour le faire, mais le spectacle en bas en vaut l’effort

  • Assister au lever du soleil

Sur Maps Me nous avions reperé un sunrise point, plus loin sur le cratère. Il nous faudra puiser en nous la force de faire encore plus d’1,5km pour atteindre ce point, dans le noir le plus complet, en passant par des chemins à travers des buissons pleins de toiles d’araignées (cela dit c’est bon signe, personne ne doit être passé avant …)

La fumée est encore présente en haut du cratère, et le fait de contourner le cratère nous éloigne de la source et nous fait retrouver une respiration normale. 

Las, nous nous asseyons sur un tronc et attendons le lever du soleil face au cratère. Quelle bonne idée de continuer sur ce chemin malgré la fatigue ! Nous sommes seuls, quelques petits groupes sont dispatchés un peu plus loin, et nous observons un spectacle grandiose, dévoilant le bleu intense du lac le plus acide du monde. 

C’est un peu une claque, comment un endroit aussi beau peut-être aussi in-hospitalier pour toute forme de vie ? On distingue clairement le nuage de fumée, et on se rend compte que si nous n’en étions pas éloignés nous aurions eu une vue gâchée par la fumée pour le lever du soleil. Allez, même si c’est dur il faut aller au bout !

  • Descente et retour

Bon inutile de préciser que la descente est la partie la plus chiante, on a les orteils qui appellent à l’aide et c’est interminable. On est un peu intrigués de croiser de plus en plus de porteurs de souffre sollicitant les touristes pour acheter leurs fabrications. ça peut paraitre choquant, mais on a eu l’impression parfois de voir certains porteurs de soufre forcer les expressions du visage pour attendrir les touristes et vendre des souvenirs. Au fond, peut-on vraiment leur reprocher ?

Idem pour ceux qui vous attendent avec leurs chariots, on a l’impression d’être dans une situation ou le tourisme tend à être exploité tel le minerai de soufre. Un selfie rapporte plus qu’un kilo de soufre, alors nous nous garderons bien de les juger. On est juste un peu dérangés par cette situation, surtout que nous croisons notre ami Harris redescendre en scooter : pas de soufre à l’horizon. Selon nous, ce n’est pas un vrai travailleur : il monte et descend en scooter les mains vides et propose des services de guide, en disant qu’il travaille bien ici en tant que porteur. On en a croisé des vrais, et ils ne descendent pas en scooter les mains vides !

Nous reprenons la route, et c’est toujours drôle de découvrir le décor dans lequel nous avons roulé dans la pénombre plus tôt dans la nuit, c’est assez fou de voir comme notre perception change ; l’effrayant la nuit devient le rassurant le jour. De superbes rizières, des palmiers, des forêts tropicales, malgré cela la route nous paraît longue, on a hâte de prendre notre super petit dej bien mérité.

A la rencontre du volcan Bromo, en éruption

Nuée ardente du Bromo vue du village

Se rendre au Bromo

Ah ! Alors là, si vous souhaitez comme nous faire le Volcan en toute indépendance, accrochez vous et armez vous de patience car ce n’est pas une partie de plaisir… On vous explique tout.

Pour aller du Kawah Ijen en direction du Bromo, nous prenons un train de Banyuwangi à Probolinggo, la plus grande ville à proximité (accessible aussi en train depuis Yogya). Soit dit en passant, le train en Indo c’est tip top ! climatisation, sièges confortables, ponctualité, prises de courant enfin bref on était impressionnés. 

Une fois à Probolinggo, c’est là que les ennuis commencent… 

La ville est encore assez loin du volcan, il faut donc s’en rapprocher au maximum à savoir se rendre au village de Cemoro Lawang, qui est le plus proche du volcan. Mais là, mes amis, nous vivrons l’un de nos plus grands parcours du combattant, et on s’y attendait. En effet Probolinggo est réputée pour être la ville de l’arnaque, ou les transports de la ville sont gérés par une mafia locale. Impossible de sortir de leurs règles, ici ce n’est pas vous qui décidez.

En résumé :

Rendez-vous vite à la station de bus pour avoir de la marge et trouver d’autres voyageurs pour remplir le mini-bus en direction de Cemoro Lawang et partir pour moins cher. Le bon prix est 35K par personne.

Le GRAB est corrompu à Probolinggo, les transports sont gérés par une mafia locale.

Maintenant, si nos galères vous intéressent c’est juste en dessous !

  • 1ère étape, se rendre de la gare ferroviaire à la gare routière

La gare routière se trouve à 8km de là, et il faut y aller pour attraper un mini van direction Cemoro Lawang. Nous avons essayé GRAB à plusieurs reprises, en vain : nous sommes dans ce qu’ils appellent « la red zone » autrement dit, si un GRAB se fait surprendre à prendre un touriste ici, il va avoir des problèmes.

On aura beau tenter de s’éloigner, on perds plus de temps qu’autre chose donc on accepte de prendre un Bemo (les voiturettes jaunes) pour nous emmener à la gare routière (le prix est 10K à deux).

On avait lu que parfois les Bemo avaient la fâcheuse tendance à déposer les touristes devant des agences, mais ce ne fut pas notre cas. A l’origine, nous souhaitions cour-circuiter tout ce système en prenant un GRAB qui nous emmène directement au village pour 180K (il ne faut pas oublier qu’on avait qu’une heure de sommeil au compteur, on était franchement crevés après la rando et le train, on avait tout sauf envie de nous battre avec des locaux). Nous descendons donc en milieu de course du Bemo, et nous commandons un premier GRAB, ou le prix affiché est 180K. En arrivant, le GRAB nous saute dessus :

« c’est 400K pour vous emmener là haut, ça monte je suis désolé c’est 400 ou rien ».

Pardon ? le prix est plus que triplé ! on a beau discuter avec lui, le regard du chauffeur de Bemo d’a côté attendant que sa proie soit affaiblie ne le fera pas changer d’avis. On en appelle un second, même rengaine. On est franchement excédés par leur arnaque, au final ils sont tous de mèche pour forcer les touristes à passer par leurs agences. 

  • 2ème étape : se rendre à Cemoro Lawang

Nous capitulons et attrapons un deuxième Bemo pour nous déposer cette fois à la gare routière. Il est déjà 16h30, et en arrivant vers le mini van on nous informe que comme par hasard le dernier est parti il y a 10minutes et que nous ne partirons qu’une fois le van plein, et nous sommes les premiers…

D’accord, on va attendre au Warung du coin pour prendre un repas bien mérité. 1h passe, l’un des hommes vient nous voir en nous disant qu’il n’y aura personne d’autre à cette heure ci, et qu’il nous fera le trajet à 250K dernier prix pour nous emmener tous les deux en van. Comme le van n’est pas plein, on paye forcément la part des autres… On décide d’attendre encore, mais franchement on se décourage et on est épuisés : va t’on y arriver à ce fichu village ?!

La chance que l’on a eu dans notre malheur, c’est que le gérant nous a proposé de prendre une voiture partagée pour 200K à deux (ce qui revenait presque au prix du GRAB donc ça nous allait), avec une autre personne qui par contre elle payait beaucoup plus. On nous demande donc assez agressivement de payer en avance malgré notre réticence, car la personne ne devait pas voir que l’on payait moins. Bref, ce ne sont pas des tendres, mais au final nous aurons une super voiture top confort pour 3 qui nous emmènera à Cemoro Lawang pour 100K chacun. Alléluia ! 

 

Exemple d’une réaction excessive liée à la fatigue : 

Grâce à ça on a même réussi à être pris pour le même genre de touristes que des touristes chinois à Paris :

Une française discrète :  “ah, regarde les touristes riches qui arrivent en voiture ! ahah”

Kaouète : Eh Thomas, Même avec nos tenues de Backpackers et nos salomons degueulasses, on a réussi à se camoufler en riches ! 

(version non censurée (en vrai discrétion cette fois ): quelle c*nne celle là c’est bien ça les français ! j’ai pas dormi, j’ai mis 9h à arriver ici, je me sers la ceinture tous les jours et elle me dit que je suis une riche feignasse qui ne fait que poser ses fesses dans une  voiture ? Et vous vous avez bien une chambre avec SdB privée, pas nous bande de riches !

On vous aime chers compatriotes, mais pas toujours…

Quand t'as des ampoules et que t'as froid au pieds

L’ascension pour le lever de soleil : faux départ

Cemoro Lawang est un petit village de montagne, ou il fait frais et qui vit beaucoup de l’attraction touristique du Bromo. 

Sachez qu’en temps normal (c’est à dire quand le volcan ne crache pas de la cendre) des packages vous proposent de vous emmener voir le lever de soleil en Jeep au mont Penanjakan qui fait face au Bromo. Ensuite, la jeep vous emmène dans la mer de sable (une plaine de cendres en fait) et vous dépose au pied du volcan pour monter sur le cratère.

Or, avec l’éruption, on ne peut pas monter dessus et on peut juste aller sur la mer de sable, mais franchement, avec toute la poussière on ne voit pas vraiment l’intérêt a part si vous aimez respirer de la cendre.

Tout ceci a un cout, et l’autre option gratuite est de faire l’ascension au point de vue du lever de soleil à pied ! On aime ça, marcher dans le noir !

A la base, nous souhaitions le faire dans la nuit suivant celle du Kawah Ijen, franchement le réveil à 3h était impossible, on était bien trop fatigués. Nous profitons donc d’une bonne nuit de sommeil, brutalement stoppée par l’entrée dans notre chambre d’une touriste cherchant désespérément à remplir le mini bus pour pouvoir quitter le village.

(Imaginez cette scène en anglais et avec un accent français)

“Le Bus attend, vous allez à Probolinggo ?”

“Gnnnné on dort là”

“Vous allez à Probolinggo ?”

“Non on reste là ! et on dort là ! 

“Non mais vous êtes surs”.

Certains comportements nous sidèrent parfois … On vous aime vraiment pas toujours chers compatriotes !

Grand bien nous a pris de ne pas faire le lever de soleil ce jour là, le volcan a craché une forte nuée ardente et le village est brumeux et recouvert d’un voile gris de cendre. On dirait vraiment qu’il a neigé, sauf que c’est de la poussière. Rencontrer un volcan éruption, c’est surement le genre de chose que l’on vit une fois dans sa vie ! On se rend compte encore une fois que ces gens vivent tous dans le risque quotidien d’une évacuation si l’éruption s’intensifie…

Cette fois c'est la bonne

Allez, après avoir passé la journée à se reposer en grignotant des biscuits devant Game Of Thrones (et oui, malgré ma peur du sang, Thomas m’y a mit…), nous devons bien assumer lorsque le réveil sonne à 3h30.

Nous partons à pied vers 4h, le chemin est vraiment facile, c’est une route. Alors autant dire que c’est le noir le plus total, et qu’on est vraiment les seuls courageux à partir à pied à cette heure ci : on ne croisera personne.

Nous avons entendu que certaines personnes se sont vues demander des frais d’entrée en passant à pied devant un poste de péage : à nous il ne nous a rien demandé, surtout que c’est gratuit donc ne vous faites pas avoir.

Nous arrivons au point le plus bas du lever de soleil : celui ou les jeep s’arrêtent pour laisser leurs passagers faire la fin du trajet à pied. On y trouve aussi diverses échoppes, des dizaines de chevaux attachés pour monter les plus flemmards, et une horrible musique techno. Selon nous, la marche après ce point est clairement la plus difficile : ça monte bien, et il nous faudra encore un peu de temps pour atteindre le Seruni View Point, qui est l’un des plus bas. En gros, que vous soyez en jeep ou pas, vous galèrerez tout autant pour monter, donc ça nous conforte dans l’idée que venir en jeep n’a pas d’intérêt si ce n’est éviter la première demi-heure de marche dans le noir, sur du plat… 

Plus haut il y a le King Kong Hill, très connu et le Sunrise view Point 1 tout en haut de la montagne mais on avait lu que c’était les points les plus blindés de monde pour le lever de soleil. Nous préférons nous contenter du plus bas, le Seruni (ok, on a le Ijen dans les pattes on avoue), qui selon nous est déjà trop fréquenté. C’est une jolie plateforme, mais pour accéder au point de vue ce sera mission impossible il y a déjà du monde. Nous montons donc un peu plus en hauteur, en passant par des cailloux boueux. Il y a aussi un peu de monde, mais beaucoup moins et on profite plus du lever de soleil sur le nuage de cendre du Bromo.

La scène est magique : la brume dans la plaine et le nuage de cendre donnent un superbe cachet à cette vallée. Malheureusement pour nous, le vent tourne et diffuse le nuage de cendre dans le ciel, rendant invisible le Bromo. Tant pis, nous conserverons une belle image de la plaine et nous aurons vu le Bromo du Village de Cemoro Lawang.

Nous sommes ravis d’avoir fait cette ascension malgré l’éruption du volcan, ça rend l’endroit encore plus spectaculaire.

Retour à Probolinggo

Le Mini Bus comme vous le savez part quand il est plein. On s’arrange pour être à 8h pétantes devant le mini bus pour partir tôt : pas de douche, pas de petit dej (pas de pitié pour les voisins). Nous avons un train à 11h pour Yogyakarta, il ne faut pas trainer.

Le bus met une éternité à se remplir, nous partirons à 9h30 après le petit dej des autres randonneurs #onestdeg. C’est là que les arnaques font leur grand retour : le chauffeur était informé que nous étions plusieurs à devoir prendre un train à 11h, et nous avait dit que la descente prendrait 1h. Nous constatons que le chauffeur roule à l’allure d’un escargot, ce qui n’est pas commun ici… En fait, il s’arrange pour nous faire arriver à 11h pile, devant une agence de transport qui apparaît comme notre sauveur, vu que nous avons râté notre train. Le mécanisme est donc bien rôdé, les chauffeurs de bus feront exprès de vous faire louper votre train pour que vous passiez par leur cousin qui tient l’agence du coin. Agaçant !

Au final, on nous propose le trajet en voiture privée pour 100K chacun, pour aller à Yogyakarta. Le train suivant n’est qu’à 15h30, et le prix de deux tickets revient plus cher que la voiture ! Nous choisirons donc la voiture, pour 10h de route après notre courte nuit… Qu’on ne nous dise pas que nous sommes en vacances tous les jours ! 

Notre expérience au Kawah Ijen est l’un des moments les plus forts de notre voyage, tant pour l’effort d’endurance que pour la rencontre avec les porteurs de soufre et la beauté incroyable du cratère au lever de soleil. C’est un incontournable à visiter lors d’un passage en Indonésie, le genre de souvenir qui reste gravé dans la mémoire.

Le Mont Bromo n’est pas en reste, le fait qu’il soit en éruption est spectaculaire mais est restrictif sur les possibilités de l’approcher. C’est donc à privilégier hors éruption, pour pouvoir voir de près le cratère.

  • A Banyuwangi : Karangasem Dormitories, parfait et efficace. Pour 3€, une chambre double avec SdB, petit dej inclus et un accueil de qualité avec des conseils avisés.
  • A Cemoro Lawang : Bromo Otix Guest House : le meilleur rapport qualité prix dans le village. 11€ pour ue chambre double avec SdB commune, très propre (pas de petit dej)
  • A Cemoro Lawang :  il y a plusieurs petits warung dans le village, vraiment pas chers. Sinon on a testé le petit dej au Café Lava, et c’était très bien.
  • Bus Denpasar – Banyuwangi : 10€ à 2. Toutes les heures, nous sommes partis vers 11h30.
  • Location Scooter à Banyuwangi : 75k Rp (5€)
  • Train Banyuwangi – Probolinggo : 10,5€ chacun. Payés en ligne sur tiket.com, ça fonctionne très bien.
  • Bemo gare ferroviaire – gare routière Probolinggo : 5K par personne
  • Mini Van pour Cemoro Lawang quand il est plein : 35K par personne (nous avons du payer une voiture 100K (6,3€) chacun pour pouvoir y aller…)
  • Accès Kawah Ijen : 100k (6,3€) en semaine et 150k le week end.
  • Péage avant d’arriver au Parking : 20K.
  • Frais d’entrée à Cemoro Lawang (toujours plus…) : 21500 Rp par personne (1,3€).

Si vous allez sur le site du Bromo (mer de sable) à pied, il faut payer les droits d’entrée.

Notre Photo Coup de Coeur ❤️

Le Kawah Ijen vu du ciel

10 Comments

  • girard christiane

    toujours aussi beau, vous êtes très courageux…. c’est immanquable mais visiblement ça se mérite!
    continuez bien et ne perdez rien de votre enthousiasme car nous sur notre canapé on ne veut rien louper non plus!
    gros bisous

    • Chakaouète

      Et oui c’est comme toutes les belles choses, ça se mérite et on se sent encore plus fiers de l’avoir fait quand on a ce résultat ! Merci pour le petit mot, on essaye de continuer à vous faire voyager sur votre canapé (on ne dira pas que le notre nous manquait un peu après le volcan :P)
      Gros bisous

  • Nat

    Les photos sont tellement belles, on se demande si elles sont bien réelles 😍 , quelle chance vous avez de voir ces merveilles de la nature,.
    Mais ce n’est pas seulement de la chance, c’est bien grâce à votre courage et votre determination que cela est possible, alors bravo, vous meritez ces belles récompenses que sont ces merveilleux paysage ainsi que toutes les rencontrent que vous faites pendant votre périple.
    Grâce à vous nous découvrons une partie de notre belle planète , un grand merci pour ça 🤩😀.
    A très bientôt.
    Gros bisous 😘😘

    • Chakaouète

      Et si, on l’a vu de nos propres yeux on peut témoigner. Ce qui est dingue c’est que cette beauté est aussi l’enfer des porteurs de soufre ! Merci pour les encouragements, on à hâte d’en prendre plein les yeux avec vous ! Gros bisous <3

  • Clémence

    Ahlala, le coup du bemo de Cemoro qui te fait louper ton train pour Jogja,du faux porteur de soufre… On reconnaît à 100% ce genre d’expériences.C’est vraiment des filous ces Indonésiens n’empêche !
    Vous avez eu la motiv’, pour Ijen : chapeau ! Méga cool votre récit ! Nous, on est en retard haha.
    Bisouuuus

    • Chakaouète

      Ah merci le commentaire de la copiiine compagnonne de galère ! Classiques indonésiens… ils sont inventifs ! Je pense qu’en terme de galère vous avez été malheureusement plus servis 🙁
      Oui il fallait se motiver après avoir glandé à Canggu au bord d’une piscine, le retour à la réalité était abrupte …
      On a hate de lire le votre, et je te rassure, on est en retard aussi (ça fait déjà plus d’une semaine qu’on est à Sumatra ahah)
      En tout cas on vous souhaite plein de belles aventures sur un nouveau continent ! Gros bisous les copains droniens

  • Alexandre

    Hello, merci pour votre article, il est super ! Cet endroit a l’air incroyable comme il y en a si peu sur terre.
    Je voulais passer par une agence mais en voyant le prix pour 2 (500€) je pense qu’on va essayer de faire autrement. Si j’ai bien compris, le gros problème est le moyen de locomotion ? Nous allons louer une voiture a Bali, j’imagine qu’on pourra la faire traverse dans un ferry et tout faire avec après ? Avez vous rencontre des gens qui ont fait comme ça ?
    Merci 🙂

    • Chakaouète

      Coucou Alexandre ! Merci pour ton commentaire, ça fait toujours plaisir de voir qu’on peut aider 😀
      Oui, les transports en commun sont un peu laborieux à Java pour faire les volcans… mais ça se fait ! Pour la voiture oui tout à fait vous pouvez traverser sans soucis avec le ferry jusqu’à Java, si bien-sûr vous pouvez la rendre à Java et que vous n’avez pas l’obligation de la ramener à Bali !
      On a croisé personne qui l’a fait en voiture, la circulation est vraiment chaotique là-bas, on ne le recommanderais pas forcément à moins de ne pas avoir peur du tout, c’est à vous de voir ! L’entre deux (si vous avez un peu plus de budget que le budget “transports en commun”) serait d’utiliser des transports privés, via des agences locales qui proposent tous types de trajets. Pour le Kawah Ijen, à Banyuwangi vous trouverez des agences (ou même votre hostel) qui proposent directement l’excursion avec guide, masque à gaz et transport inclus pour pas trop cher. Pour le Bromo, il doit aussi y avoir des tours, peut être directement au départ de Probolinggo mais on y a pas trop prêté attention. Pour le trajet Probolinggo – Cemoro Lawang qui était le plus chiant pour aller au Bromo, il y a des transferts privés à des prix accessibles (même si plus chers que les minibus forcément) ! De toute manière tout le monde vous sautera dessus pour vous proposer de vous emmener au Bromo, après il s’agit de négocier un prix correct 🙂 A vous de voir ce qui vous convient le mieux, la voiture c’est faisable, mais ça peut vite devenir galère sur les routes ! Très bon voyage à vous, en espérant vous avoir répondu !

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