Notre première étape sera sans doute l’une des plus mémorables tant elle fut éprouvante ! Suivez nous de la sortie de Ho Chi Minh jusqu’à notre arrivée sur la cote à Mui Ne.
Itinéraire
Oui, nous aussi ça nous a surpris. Les distances ici ne sont pas les mêmes que chez nous : on met 2 voire 3 fois plus de temps (à 2 avec les gros sacs, on ne dépasse guère les 65km/h au maximum).
Préparation au départ
Notre première étape de notre road trip à moto, un mélange d’excitation et d’un peu d’appréhension (surtout chez l’un d’entre nous que l’on ne citera pas). Nous nous levons, tranquiiiiiiilles (bah quoi, 268km chez nous ça fait quoi, 3h? ici ça fera 4h, ouais on arrivera en début d’après-midi).
Première chose à faire, sangler les sacs sur le Black Pearl (nouveau petit nom de notre monture, la classe). Comme nous a très bien conseillé Amber, grand-mère du Black Pearl (si on considère que c’est notre enfant, trop bizarre) :
« It’s a one man job you know » (littéralement, c’est le travail d’un seul homme).
Bien compris, Kaouète mains dans les poches, Thomas se débrouille pour trouver le bon système avec les tendeurs pour que nos sacs ne bougent pas d’un poil. Nous mettrons les deux gros de chaque côté (eh on ne parle pas de nous !), et le sac à geek derrière sur le porte bagage. Dans ces moments là, on se dit que l’achat de nos sur-sacs décathlon était plus que nécessaire !
On est prêts vers 10h30, et on s’apprête à quitter Ho Chi Minh Ville sous le soleil, pour de nouvelles aventures !
LES PÉRIPETIES...
Reprenons, les sacs sont en place, MapsMe est prêt, Kaouète sert les fesses, et c’est parti !
Alors autant dire que prendre en main une moto qu’on a jamais conduit ce n’est pas facile, le faire avec 30kg de bagage l’est encore moins, mais alors en prime dans le trafic de HCM cela relève de l’exploit. Thomas se débrouille comme un petit vietnamien qui a conduit dans la jungle urbaine toute sa vie, à coup de tut tut et de forcing, ça passe toujours… à un cheveu, mais ça passe !
Honnêtement c’est un calvaire de conduire dans ces grandes villes asiatiques… On était loin de se douter que le calvaire allait durer plus longtemps que prévu.
On tombe sur de grands axes ou le trafic est dense, mais surtout ou il y a de gros camions, de gros bus, des vélos, des motos, des piétons, des tuk tuk BREF un joyeux bordel.
Une règle d’or est à prendre en compte lorsqu’on conduit en Asie et plus particulièrement au Vietnam, c’est celle de la chaine alimentaire : les gros mangent les plus petits.
- Bus et Camions : très méchants, gros klaxons qui font sursauter, conduite dangereuse, il faut se décaler vite quand il y en a un en face ou derrière (lui il ne bougera pas, et pire encore il doublera même si vous arrivez en face : à vous de vous adapter !)
- Voitures : vilaines petites sournoises, klaxonnent à tout bout de champs pour te dire « dégage de là ou je te frôle pour passer ». Bref, on cède le passage aussi…
- Deux roues : nos homologues, mais pas de solidarité ! On force, et on slalom. On peut éventuellement griller quelques feux si ce sont des deux roues en face, esquive facile.
- Vélos, piétons : pas de pitié, équivalent du plancton, c’est vous le requin ! Pas de place pour les faibles ! (on s’emballe un peu là).
Une fois cette règle connue, la conduite en Asie devient un jeu d’enfant tant que l’on sait esquiver les gros et slalomer entre les petits.
Les embuches ne sont pas finies : Maps Me lui pense que nous sommes une voiture, et il omet de nous dire que certaines routes sont interdites aux deux roues.
Question à 100 Balles
Que fait Thomas quand il voit un panneau interdit aux motos à l’entrée d’une route ?
- Réponse 1 : il s’arrête et cherche un chemin alternatif
- Réponse 2 : il fait comme s’il ne voyait pas et il s’engage
Ahah ! Vous le connaissez bien !
Nous voilà donc embarqués sur une route 2 fois 2 voies type autoroute, avec des véhicules nous klaxonnant de toute part et nous faisant les gros yeux. Visiblement, on a vraiment rien à faire ici. On voudrait bien prendre la prochaine sortie, mais il n’y a PAS de sortie. Pas le choix, on continue à rouler sur la bande d’arrêt d’urgence pour laisser les gros passer.
Que voit-on au loin ? Oh un péage … Autant dire que l’employé nous a reperé de loin et nous fait de grands signes pour nous mettre sur le côté. Il nous explique ce que l’on sait déjà, et on lui dit qu’on voudrait bien s’échapper de ce piège mais qu’on ne trouve pas d’issue !
Pas de soucis, il nous fait traverser les voies (en fait il sert à rien, les gens ne s’arrêtent pas pour autant et continuent à nous esquiver), et nous conduit vers une petite sortie derrière un grillage qui mène à une petite route parallèle. Ouf, nous voilà sortis d’affaire.
Conclusion : On ne prend pas la route avec les croix rouges indiquées sur le plan !
Le gros pâté violet sur la carte, c’est le détour qu’on a du faire pour retomber sur nos pattes. On était complètement pommés, entourés de cours d’eau, il a fallut utiliser un itinéraire piéton pour s’en sortir
Bref, ça fait plus de 2h qu’on roule, et on sort à peine de Ho Chi Minh (and the winner are… Chakaouète les bikers du dimanche).
Nous suivons un grand axe, autorisé cette fois, pour nous diriger vers la cote (on essaye d’éviter au maximum l’autoroute AH1 qui relie HCM à Hanoi, on en parlera dans un autre article).
Au bout de plus de 3h de route, on fait une pause à Ba Ria, une ville fantôme dans le premier boui boui ouvert qu’on croise. « J’ai que du poulet et du riz » parfait, on est juste contents de se détendre les muscles et de constater qu’il nous reste encore plus de 200km… Ô désespoir …
Pour finir, on reprend la moto et on retrouve des routes quand même plus sympas qui traversent des villages, avec moins de trafic. 1h avant d’arriver on en pouvait plus, on fait une dernière pause dans un chemin de terre juste pour se secouer les fesses (ne vous faites pas de films, on est loin du bootyshake, ça ressemble plus à la danse des canards).
La nuit tombe, nous approchons de Mui Ne et nous arrivons à temps à 17h45, complètement lessivés de notre première étape.
Clairement, nous avons vu trop grand : on a sous-estimé les distances, et surtout on est partis trop tard. Nous le saurons pour les prochaines étapes, on évitera d’aller au delà des 200km parcourus par jour, et de faire les feignasses au lit le matin.
En tout cas, la première étape ne nous aura pas découragés pour la suite, mais c’était moins une… Il nous faudra bien deux nuits à Mui Né pour s’en remettre
Mui Né, Escale sur la côte vietnamienne
La cote et la plage
Mui Né est une petite ville balnéaire assez touristique, principalement fréquentée par des russes. En fait il s’agit principalement d’un littoral complètement monopolisé par des resorts, si bien qu’il faut passer par ces hôtels pour accéder à la plage.
La plage est réputée pour les conditions favorables au Kite Surf, et pour cause : c’est venteux !
Ne vous imaginez pas de plages paradisiaques, ce n’est pas le cas. La grande baie de Mui Né est pour ainsi dire plutôt moche : d’énormes sacs de sables forment des digues sur la plage, et en plus il y a du vent et la mer n’est pas spécialement belle. Pour la baignade, on repassera.
Le village de pêcheurs
Mais Mui Ne à l’origine n’est pas une succession de resorts et de bars sur la plage, mais bel et bien un village de pêcheurs. On l’aperçoit de la route longeant le littoral, d’ailleurs la vue est assez jolie et nous sommes intrigués par ces dizaines de bateaux en forme de coquilles.
La petite pointe de Mui Né est le village, nous décidons d’aller voir de plus près à quoi cela ressemble. Nous nous enfonçons dans les petites ruelles du village, ou nous ne croisons aucun autre touriste, ça a même l’air d’étonner les locaux qui veulent nous rediriger vers la plage. On débouche sur le bord de mer côté village, et là nous sommes au coeur de l’action : on voit les bateaux revenir, des dames laver les paniers ayant servi à la pêche, l’ambiance est très typique. On y croise des vendeuses de poisson frais, des pêcheurs et on voit que le kilo de homard coute 8€…
Seul bémol, l’endroit est très sale. On est désolés de voir l’état du littoral et de la plage à cet endroit : des détritus partout, jetés à même le sable. C’est dommage, ça gâche le décor.
Les dunes rouges
Les dunes rouges sont moins réputées que les blanches à Mui Né cela dit elles sont proches du centre et sont un bon spot pour le coucher du soleil (en plus l’accès est gratuit).
Nous nous rendons donc aux dunes rouges pour observer le coucher de soleil mais on voit vite que l’endroit est pris d’assaut par les touristes. On arrive un peu tard, bien-sûr on tente de nous faire garer devant l’entrée des dunes en nous criant « parking parking ! », mais on a pas envie de payer. Du coup on se garera devant un petit resto un peu plus loin, d’ou on accède facilement à la dernière dune derrière toutes les autres. Il n’y a personne, OK on est pas au premier plan pour voir le coucher de soleil mais il y a des nuages et on ne compte pas marcher pour aller se mêler à la foule ! On reste donc sur notre petite dune reculée, tous les deux à jouer dans le sable qui ressemble à du paprika.
Ni vus, ni connus, on repart sans payer un sou.
Un vrai cascadeur !
Les Dunes blanches
Les Dunes Blanches sont l”incontournable à faire à Mui Né, et elles se situent à une trentaine de kilomètres de la ville.
Nous avons décidé de les faire le dernier jour sur la route de notre seconde étape à moto.
La ville de Mui Ne est tristement connue des touristes pour la corruption de la police qui sévit aux points de passage touristiques. La route conduisant aux dunes en fait partie. Nous avons lu sur plein de blogs que la police y était systématiquement et s’amusait à arrêter tous les touristes pour n’importe quel motif en attendant bien-sûr une contrepartie financière pour aller plus loin (et ce même si vos papiers sont en règle).
On avoue qu’on avait pas trop envie de s’y confronter, donc on s’est dit qu’en partant tôt on limiterait le risque de les croiser.
Bonne technique ! Nous arrivons aux dunes vers 7h30, pas un policier à l’horizon, la voie est libre.
Pour accéder aux dunes, il faut payer un droit d’accès de 15000 VND par personne et 5000 VND pour le parking. Soit un total de 35000VND (1,3€).
L’avantage d’y aller tôt le matin est que l’on évite la cohue : l’endroit est très fréquenté et la balade peut vite devenir un enfer avec les jeep et quads qui foncent à toute allure dans les dunes. Nous n’aurons pas ce souci, seules deux jeeps sont déjà là.
Pour la visite on se réparti les tâches, une qui se fait les mollets dans le sable et le second qui immortalise l’endroit avec Simba le drone (vidéo en fin d’article).
On a vraiment trouvé l’endroit spectaculaire, et on a été agréablement surpris. On ne s’attendait pas à de si jolies dunes en plein coeur du Vietnam. Déjà, la cote de Mui Ne nous rappelait terriblement la cote Marocaine, mais avec les dunes en prime on s’y croit vraiment.
Mui Ne nous a surpris ! On ne pensait pas qu’il y avait des paysages comme cela au Vietnam, et on trouve que c’est une très belle première étape pour se familiariser avec le pays. Evidemment la côte n’est pas sensationnelle, mais en même temps le Vietnam n’est pas une destination farniente. Etant en basse saison, nous n’avons pas ressenti l’aspect “station balnéaire russe” et c’est tant mieux !
Co Tu’s Homestay : pas cher, propre et récent mais très excentré. Pas le bon plan pour ceux qui n’ont pas de quoi circuler.
Dunes Blanches : 15000 VND par personne et 5000 VND de parking.
Si toi aussi tu te bouches le nez quand tu fais une bombe dans le sable …
Les Dunes blanches de Mui Ne vues du ciel
Musique : Synapson – Soro te Karaba ©