Myanmar

Escale à Mandalay, entre ville et campagne

Bagan, il faut bien la quitter un jour, mais avec les yeux remplis d’étoiles. Notre prochaine étape est on ne peut plus différente : Mandalay, deuxième plus grande ville du pays. On avoue partir avec quelques aprioris, dû notamment aux avis mitigés que nous avons lu sur plusieurs blogs. Mandalay n’en reste pas moins un incontournable vu la quantité de choses qu’il y a à voir, on est prêts à se faire notre propre avis !

En route pour Mandalay !

Mandalay se trouve à 6h de bus de Bagan. On décide donc de faire le trajet de jour, on part à 12h de notre hôtel et on choisi un Mini Van. Le Mini Van a l’avantage de proposer un service de pick up gratuit à notre hôtel, et on nous dépose aussi à notre hôtel à Mandalay. Les radins économisent ainsi 2 taxis, les gares routières étant souvent excentrées des villes… 

Le Mini Van ça nous rappelle un peu nos bons moments au Sri Lanka : un bus 15 places où des sièges sont remplis de sacs, de marchandises récupérées un peu partout tout au long du voyage (et qui tombent accessoirement sur la tête des passages ahah). Les routes sont défoncées, donc on a l’impression d’être dans un Shaker grandeur nature. Cela dit, un film, quelques grignotages et le trajet se fait sans encombres.

En arrivant à Mandalay ça se gâte un peu, le chauffeur tourne quasiment 1h dans la cohue du centre ville pour déposer tout le monde. On arrive donc à 18h dans une ville vibrante, polluée et bétonnée, et avec le sourire. 

L’imposante Mandalay

Mandalay est la plus américaine des villes birmanes avec son quadrillage régulier. On sent qu’elle est plus avant-gardiste que Yangon, ici il y a moins de vie de quartier, d’échoppes et plus de boutiques en dur. Il y a de grandes artères avec des 2×3 voies, des grandes enseignes, symboles d’une quête de modernité.

On avait d’ores & déjà décidé de louer un scooter, car il y avait une excursion d’une journée prévue dans les campagnes environnantes. On en a profité pour utiliser notre scooter pour visiter le centre de Mandalay. La conduite est chaotique, et on se dit qu’après Mandalay on peut conduire partout : c’est celui qui s’impose qui passe, chaque carrefour est une guerre ouverte. 

On était assez surpris de voir qu’on était les seuls occidentaux à scooter, sur les deux jours on en a pas croisé alors qu’on avait lu pas mal de témoignages recommandant l’usage du scooter.

Les monuments à Mandalay se visitent pour certains avec un pass à 10000K (5€), d’autres sont gratuits.

Nous avons fait l’impasse sur le palais royal, complexe imposant en plein coeur du centre ville, mais dont l’intérêt semblait limité (beaucoup de bâtiments seraient fermés).

Un déjeuner à Mandalay (Pan Cherry)

Pagode Mahamuni, le Bouddha ferrero rocher

Il est appelé le Bouddha d’or, c’est un endroit gratuit qui est un symbole de la ville tant ce Bouddha est adulé. La tradition veut que les fidèles aillent jusqu’au Bouddha pour coller des feuilles d’or sur son corps, si bien que le Bouddha a l’air obèse. Nous on trouve plutôt qu’il ressemble à une montagne de Ferrero Rochers.

Quand on dit “les fidèles”, on parle des hommes, et oui mesdames nous ne sommes pas les bienvenues près de Bouddha. Nous pouvons seulement regarder l’écran plasma diffusant les images de l’intérieur. 

Finalement ça vaut le coup d’oeil mais on ne le voit pas de près, rien de transcendant donc.

Vous les voyez aussi les Ferrero Rochers non ?

Quartier des Batteurs d’Or (rues 77 et 79)

Deux petites rues forment le quartier des batteurs d’or, ou les hommes martèlent incessamment des plaques d’or pour les affiner au maximum. Impressionnant, ce travail est physique et précis. Dans l’atelier à côté, nous avons la chance de voir les femmes travailler la feuille d’or pour la conditionner à la vente. Dextérité incroyable pour manipuler une matière aussi fine et en faire de petits carrés.

Travailleuses de feuilles d'or

Les monastères en teck

A Mandalay il y a deux monastères en teck : 

  • Shwenandauw Kyaung (pass Mandalay requis)
  • Kyaung Swhe In Bin, un peu plus excentré.

Sans contestes le Shwenandauw Kyaung est notre préféré : le teck est réellement travaillé et des centaines de petites sculptures taillées à la main forment les murs du monastère. On se demande combien de temps a duré la construction d’un monastère entièrement fait en bois et sculpté à la main ! L’intérieur est en bois doré, ce qui donne encore plus de beauté au lieu.

L’autre monastère en teck nous a paru un peu plus banal, ayant fait le Shwenandauw en premier, les façades ne sont pas aussi travaillées et l’intérieur est moins mis en valeur.

Shwenandauw Kyaung

Kuthodaw Paya ❤️

Cette pagode est singulière par rapport aux autres car elle est constituée de plus de 700 stupas chacune abritant une page du texte fondateur du courant Bouddhiste Theravada (il y aurait 15 tomes). Ces rangées de petits « temples » blancs alignés donnent une perspective très esthétique qui s’avère être un très bon terrain de jeu pour faire des photos. On a vraiment bien aimé cet endroit.

Autour de Mandalay, un bol d’air frais

Un des grands point fort de Mandalay est la possibilité de se rendre facilement dans les anciennes capitales royales conservant des vestiges de leur heure de gloire, ainsi qu’au mythique pont U Bein, incontournable au Myanmar.

Amarapura

C’est un village à une dizaine de km du centre de Mandalay. En général on le fait en combiné avec la visite des 3 autres capitales royales, mais nous on a décidé de le combiner avec la visite du centre de Mandalay pour pouvoir s’y rendre deux fois dans la journée…

  • Le matin, au monastère Mahagandhayon. C’est un rituel très connu, à 10h15 tous les jours les 1200 moines et "moineaux" (c’est comme ça qu’on a baptisé les petits moines) se dirigent vers le réfectoire pour prendre leur déjeuner. En fait, on se retrouve avec une haie d’honneur de 2400 touristes pour 1200 moines qui défilent avec des plateaux pour récupérer des offrandes. La scène n’a rien d’authentique, elle est répétée chaque jour avec toujours les mêmes bus de touristes chinois armés de sacs plastiques remplis de gâteaux pour les distribuer aux moines comme on donnerait du pain aux oiseaux… Ce n’est pas qu’on critique la donation, c’est juste qu’on a trouvé la scène assez gênante : certains moines notamment chez les plus jeunes ont l’air gênés, aucun d’entre eux ne regardent les touristes en passant, on dirait juste des bêtes de foire ou tout le monde se bouscule pour les photographier. Moralité : on déconseille cette expérience, qui n’a de toute façon rien de naturel et qui s’apparente à une sortie au zoo, on est plus effarés par les comportements idiots de certains touristes qu’autre chose…
Bienvenue à la parade de Disney
  • Le soir, au pont U Bein pour le coucher de soleil. C’est aussi l’incontournable à voir dans la région de Mandalay, ce mythique coucher de soleil sur le lac derrière le plus long pont en teck du monde (1,2km). Là aussi on avait quelques appréhensions car on avait lu que le lieu était envahi de touristes, ce qui gachait un peu le spectacle. Pourtant, on a croisé très peu de touristes et on a profité d’un coucher de soleil des plus somptueux : la réflexion du ciel dans le lac illumine tout le paysage d’une couleur orange vif. On a trouvé ce coucher de soleil particulièrement beau, et on s’est régalé de faire voler Simba pour capturer quelques instants magiques…

En général les voyageurs doivent faire un choix entre le déjeuner des moines et le coucher de soleil au point Ubein pour éviter de venir deux fois à Amarapura. Inutile de préciser lequel on recommande de passer à la trappe… 

Inwa & Mingun

On arrive à notre deuxième jour sur Mandalay (on a pas chômé la première journée !) et on décide de partir sur Mingun via le Ferry, qui apparemment accepte de prendre les scooter. Arrivés là bas on nous fait bien comprendre que le scooter n’est pas admis sur le Ferry, et malgré notre insistance on est partis pour faire les 46km qui nous séparent de Mingun en scooter (nos fesses en sont ravies d’avance).

Du coup, pour ménager nos petits derrières on fera escale à Inwa qui est sur la route. Inwa c’est retour à l’époque de nos arrières grands parents. Pour y accéder, il faut traverser un petit canal dans une barquasse (bizarrement là aucun soucis pour mettre notre scooter sur la barquasse !). Le trajet dure 5 min et à l’arrivée on a la haie d’honneur des carrioles avec cheveaux pour promener les touristes. Le grand avantage d’être à scooter c’est qu’on est pas la cible des charrettes 😀 on est suffisamment sollicités par tous les autres vendeurs de clochettes et de bracelet, donc ça nous fait plaisir. 

 

ça passe !

Inwa est assez petit, on imagine qu’à pied ou en charrette la visite est plus longue mais en scooter les points d’intêret se relient assez vite. Il y’a  de jolies pagodes à stupa dorées, mais on ne rentrera pas dedans car si on les fait toutes on a pas fini …

 A Inwa on a vu 3 points d’intérêts :

  • Monastère de Bagaya : c’est un autre monastère en teck (comme on dit jamais 2 sans 3). Alors celui là nous parait plus vieux encore, le bois est noirci et l’intérieur est tout noir aussi. On a été moins emballés que par le premier de Mandalay encore une fois.
  • Tour de Guet Nanmyin : la tour de pise Birmane, qui a subit les tremblements de terre successifs mais qui tient le coup.
  • Paya Yedanasimi : quand on passe devant on se dit clairement «ça sort tout droit de Bagan » tant l’air de ressemblance est important. Cependant se promenant dans les vestiges on voit un bouddha en plein air, en pierre ce qui dénote un peu avec les bouddha dorés ou colorés habituels.
Lequel est l'original ?

Inwa offre vraiment un sentiment de sérénité, les routes sont bordées de rizières et plans d’eau reflétant certaines stupa, et ça fait vraiment du bien après Mandalay. Le temps semble s’y être arrêté, on croise encore des boeufs tirant des charrettes. A savoir qu’Inwa est compris dans le pass Mandalay. 

Il est l’heure pour nous de poursuivre notre route jusqu’à Mingun, en passant par Sagaing. 

Sagaing est une colline avec plein de stupas dorées, et de temples, on a fait l’impasse dessus car on a jugé avoir fait notre quota de temples à Bagan. 

La route jusqu’à Mingun longe le fleuve, ce qui la rend très agréable.

Alors à Mingun, on a senti le tout petit village surfant à fond sur le tourisme : en fait c’est minuscule et tout est là pour les touristes. On nous accueille aussi en nous demandant de payer une admission de 5000 K par personne pour l’accès à «  la zone archéologique de Mingun » entendez par là, l’unique rue.

A voir il y a la Paya Mingun, un gros cube de briques immense qui aurait du être le plus gros temple si le chantier n’avait pas été arrêté. Visiblement le roof top n’est plus accessible, c’est dommage car la vue doit être chouette.

 

Le plus gros tas de briques du monde

On déjeune dans un petit resto au bord du lac, The Garden Café, cadre bucolique caché de la rue principale, jus frais et brochettes au barbecue, une jolie pause !

 

Il y a surtout la Paya Hsinbyume, autrement appelé le temple blanc. Ce temple vaut vraiment le déplacement jusqu’à Mingun, on l’a trouvé très beau, et très photogénique. On peut s’amuser à se promener dans les allées, certaines sont un peu jonchées de déchet mais bon on fait abstraction. Simba le drone a pu faire son petit tour du propriétaire, ne laissant pas indifférents les corbeaux du coin qui s’en rapprochaient par curiosité (on a serré les fesses). 

On repart donc cette fois pour les 46 km d’une traite, en direction du Skinny Bouddha à Mandalay qui nous intriguait et qu’on voulait aller voir. 

Le trajet fut un vrai régal bien évidemment. On a jamais été aussi soulagé de voir un Bouddha que celui là ! ça sonnait la fin de notre calvaire sur la selle de notre scoot après 1h15 de route (non mais il faut voir la tête des scooters birmans pour comprendre).

Skinny Bouddha porte bien son nom, il est anorexique. c’est singulier, c’est original on est contents de l’avoir vu (et au moins les femmes ont le droit de s’en approcher !)

En plus il a des faux cils !

On était supposés terminer la journée à Mandalay Hill, la colline de laquelle on observe un beau coucher de soleil sur la ville de Mandalay. Il y avait encore 16km A-R à faire, et Thomas en avait pour parler poliment plein le derrière, faut dire que conduire à Mandalay impose une concentration irréprochable. La flemme nous a gagné, et on est rentrés sans plus jamais ressortir de notre nid douillet (Mandalay a eu raison de nous sur cette deuxième journée, K-O). Tant pis pour Mandalay Hill, on va dire qu’on préfère garder l’image du coucher de soleil au pont U Bein.

En conclusion on aurait vraiment regretté de passer à côté de Mandalay et sa région, il faut y aller et se faire sa propre idée. On a pas trouvé la ville si terrible, elle n’a rien de pire que Yangon (même si elles sont différentes). Le fait de se promener en scooter est un vrai plus pour arpenter la ville. Tous les à côté sont bourrés de charme, et pour nous le coucher de soleil du pont U Bein est immanquable. On a donc aimé cette étape 🙂 

Man Shwe Li : super petit hôtel isolé des rues passantes, petit dej buffet et personnel adorable, pour un prix attractif (13e)

Shan Ma Ma : petit resto typique avec ces fameuses chaises en plastiques disposées sur le trottoir, on choisi ses plats en photo, c’est bon et copieux.

Pan Cherry : on était dans le typique du typique, un bon Indien avec surtout des quantités astronomiques de petits plats…

The Garden Café à Mingun : petit havre de paix pour un déjeuner au bord de l’eau

Bus Mini Van Bagan – Mandalay : 6h

Scooter : on a pris un semi automatique un peu plus contraignant à conduire pour 10000K la journée. Les automatiques coutent 15000K la journée. 

Pass Mandalay : 10000K par personne (5,5€)

Pass Mingun : 5000K par personne (2,75€)

 

Notre photo coup de coeur

Le Pont U Bein Vu du ciel

Musique : Rone – Parade ©

La Paya Hsinbyume vue du ciel

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